dévorer [devɔʀe] v. tr. dir.
1 Manger avec voracité et rapidité, en parlant d'un animal carnassier. Animal qui dévore sa proie. « Des loups pouvaient surgir, se mettre à dévorer les cadavres encore chauds » (Y. Thériault, 1958).
◈
par ext. Détruire en rongeant; piquer, mordre à maintes reprises. Feuille dévorée par un insecte. « Le plus souvent je demeurais sur la terrasse, quand il y avait du vent et que les mouches noires ne me dévoraient pas » (F. Ouellette, 1985).
◈
(personnes) Manger gloutonnement, avec avidité.
⇒
engloutir; fam. enfourner, engouffrer. Dévorer un poulet. Dévorer son repas. 2 fig. Lire avidement et rapidement. Dévorer un livre. « Bon an mal an, je dois dévorer une centaine d'ouvrages » (G. Archambault, 1970).
◈
Dévorer qqn, qqch. des yeux. 3 Dépenser entièrement avec rapidité et prodigalité.
⇒
dilapider, dissiper, engloutir, engouffrer. Dévorer un héritage. « Financièrement, [l'organisation] fut dévorée par la publicité, les réceptions, les voyages, et les suites d'hôtel » (G.-É. Lapalme, 1970). 4 Réduire à néant; consumer.
⇒
anéantir, détruire. « Des flammes tourbillonnantes dévoraient des arbres gigantesques dans une pluie de tisons et de branches calcinées » (Y. Beauchemin, 1989).
◈
fig. Dégrader totalement, ruiner, en parlant d'une douleur physique. Être dévoré par la maladie. « Il fit le trajet à pied [...] pour laisser l'air caresser ses cheveux et diminuer la fièvre qui le dévorait » (U. Paquin, 1923).
◈
fig. Tourmenter vivement, en parlant d'un sentiment, d'une passion.
⇒
ronger. La haine le dévore. Être dévoré de doute, de colère. « ils étaient tous jaloux et dévorés par l'envie » (M. LaRue, 2002).
CONJUGAISON
MEQ - AC
- ⇒ absorber
- ⇒ anéantir
- ⇒ brûler
- ⇒ consumer
- ⇒ détruire
- ⇒ dévaster
- ⇒ dilapider
- ⇒ dissiper
- ⇒ embraser
- ⇒ enfiévrer
- ⇒ enflammer
- ⇒ enfourner
- ⇒ engloutir
- ⇒ engouffrer
- ⇒ exciter
- ⇒ ingurgiter
- ⇒ ronger