risquer [ʀiske] v.
1 V. tr. dir. S'exposer ou être exposé à qqch. qui constitue
un risque; mettre en danger.
⇒
aventurer, compromettre, hasarder. Risquer sa fortune. Risquer la mort, la prison. « le psychisme s’emballe et, pris de vertige, risque à tout moment la catastrophe » (P. Nepveu, 1998). « Que de fois [...] n'avait-il pas risqué sa vie sur les
embâcles! » (F.-A. Savard, 1937).
‒
absolt Risquer gros : prendre beaucoup de risques.
‒
Risquer le tout pour le tout : s'exposer à perdre ce que l'on a engagé,
pour gagner beaucoup.
⇒
jouer son va-tout. « pourquoi ne pas risquer le tout pour le
tout et chercher à me revaloriser? » (G. Archambault, 1970).
‒
prov. Qui ne risque rien n’a rien : il est utile de prendre des risques pour
obtenir du succès. « qui ne risque rien n'a rien, les hommes
d'affaires le savent, eux qui risquent tout et
gagnent à tous coups » (N. Audet, 2002).
◈
fam. Mettre (une partie de son corps) à un
endroit où il y a un risque d'être
surpris. Il « ouvrit imperceptiblement la porte, risqua
le bout du nez, puis un œil, et avança enfin la
tête » (Y. Beauchemin, 1989).
◈
V. pron. se risquer. S’exposer à un risque.
⇒
s'aventurer. « Il s'est risqué en raquettes sur le
fleuve » (G.-A. Vachon, 1997). 2 V. tr. dir. Tenter qqch. qui comporte des risques; tenter une chose douteuse.
⇒
oser. Risquer l’aventure. Ne rien risquer.
‒
fam. Risquer le paquet.
◈
Introduire avec plus ou moins de force, de
conviction un avis, un mot, une question, une
opinion au risque d'être mal accueilli ou
incompris. Risquer une question, un juron. « il risque une comparaison » (La Presse, 1998).
◈
V. tr. indir. risquer de (+ inf.). Courir le risque de, s'exposer
à; être exposé à un risque. La situation risque de s'envenimer. « il risquait d'être pris pour un
clochard » (M. Ouellette-Michalska, 1993). « le col de sa chemise [...] risquait de déchirer à tout moment » (M. Tremblay, 1989).
◈
V. pron. se risquer à (+ inf.). Se décider à entreprendre qqch. malgré
les conséquences désagréables que l'on
envisage; se hasarder à.
⇒
s'aventurer. « la malédiction qu'elle m'avait
adressée [...] la seule fois où je m'étais risqué à lui
mentir » (R. Lalonde, 1994). 3 V. tr. indir. (sans idée d'inconvénient) risquer de (+ inf.). Avoir une chance de. Il risque de neiger. « Seul un téléphone qui ne sonne plus, certains mots, tracés de ton écriture, risquent de me faire battre le cœur. Le reste ne me rejoint, ne m’atteint plus » (M. Bosco, 1970). « Demain il risque d’être à Tokyo, à Tombouctou ou Dieu sait où. Tu ne peux pas laisser passer une chance pareille, d’autant plus qu’il te connaît de réputation » (J.-J. Nattiez, 1997). REM. L’emploi de la construction risquer de (+ inf.) pour introduire une éventualité sans idée d’inconvénient a été critiqué à tort par certains auteurs. Son emploi est passé dans l’usage standard.
CONJUGAISON