trou [tʀu] n. m. PLURIEL trous.
I Cavité.
⇒
cavité.
A 1 Creux, abaissement naturel ou artificiel à la surface du sol, d’un corps.
⇒
cavité, dépression, enfoncement.
⇑
creuxouverture. Tomber dans un trou. Boucher, remplir un trou. « c'était grand-père le fossoyeur du cimetière. J'allais souvent le voir creuser des
trous qu'il faisait dans la terre, avec précaution » (V.-L. Beaulieu, 1970).
‒
Chasser (le phoque) au trou.
‒
trou d'eau : ornière, creux rempli d’eau.
⇒
flaque. Enfants qui pataugent dans les trous d’eau.
‒
(chaussée)
⇒
fondrière, nid(-)de(-)poule, ornière. Éviter les trous. Réparer des trous.
‒
aéron. trou d’air : mouvement atmosphérique descendant occasionnant la brusque baisse d’altitude d’un
aéronef.
⇒
poche d'air. 2 golf trou (de golf) : partie délimitée d'un parcours de golf, qui comprend notamment un tertre de départ,
une allée, des obstacles, un vert. Un terrain de 18 trous.
◈
Cavité cylindrique située sur le vert.
‒
Q/C trou d'un coup ou F/E trou en un : fait de faire pénétrer la balle dans un trou en un seul coup.
⇒
as. REM. Trou en un et as sont des recommandations officielles en France. 3 Cavité, ouverture servant de passage ou d’abri à un animal.
⇒
repaire, tanière, terrier.
⇑
creuxouverture. Trou de marmotte. Trou de souris. Creuser son trou.
◈
(expressions)
‒
F/E Faire son trou : se faire une place dans la société. Parvenir à faire son trou.
‒
Q/C fam. Prendre son trou : se taire, se replier à la suite d’un reproche, d’une menace, etc. Avoir intérêt à prendre son trou. « Mingo grommela et prit son trou » (Ch. Mistral, 1988).
B par anal., fam. 1 (expression) Boire comme un trou. 2 Village isolé, à l'écart de la vie moderne. « il avait quitté la grande ville, ses élèves, ses admirateurs, le plaisir singulier
d'une notoriété admirative, pour un trou » (J. Éthier-Blais, 1982).
◈
(expressions)
‒
Sortir de son trou : sortir d'un état de confinement et d'isolement social et intellectuel pour s'ouvrir
au monde.
‒
N’être jamais sorti de son trou : ne rien connaître d’autre que son environnement immédiat. 3 F/E Prison.
⇒
prison. 4 Q/C Dans une prison, lieu d’isolement où est placé un détenu pour des raisons disciplinaires
ou de sécurité. Être au trou. Envoyer qqn au trou.
II Ouverture généralement ronde dans un corps, une matière solide, une surface.
A 1 anat. Orifice.
⇒
orifice. Le trou de l’oreille. Trou obturateur. Trou occipital.
‒
vulg. et injur. Q/C Trou de cul ou F/E trou du cul.
◈
(expressions)
‒
fam. Ne pas (ne plus) avoir les yeux en face des trous ou Q/C avoir les (deux) yeux dans le même trou : avoir de la difficulté à voir en raison de la fatigue, du sommeil, de l’ivresse, etc. « Il n'avait plus les yeux en face des trous et l'alcool, en le ralentissant, accentuait
la mine abrutie qui lui était naturelle » (Ch. Mistral, 1988).
‒
vulg. Péter plus haut que le trou. 2 Ouverture pratiquée de part en part dans une matière (le plus souvent dure) dans un
but précis. Un trou dans un mur. Le trou d’une cheminée. Le trou d’une serrure, d’une aiguille. Trou d’aération. Percer un trou.
‒
Trou borgne.
‒
(expression) Q/C Ne pas avoir inventé le bouton à quatre trous.
◈
trou du souffleur : ouverture pratiquée dans l'avant d'une scène de théâtre et ménageant un espace où
se loge le souffleur.
◈
techn. trou d’homme : regard.
⇒
bouche.
◈
Trou de beigne. 3 Vide, perforation dans une matière qui se troue ou se perce facilement à la suite
d'un accroc, d'une brûlure, de l'usure, etc.
⇑
perforationvide. Un trou dans un vieux chandail. Avoir un trou au genou. « Jean Le Maigre sentait couler la brise d'hiver par les trous de ses bottines » (M.-C. Blais, 1965).
B par anal. 1 Endroit marqué par une coloration foncée sur une surface claire ou vice versa.
⇒
tache. « Mille, dix mille petits trous de lumière perçaient le couvercle de la nuit et laissaient
fuir autant de petits rubans blanchâtres » (G. Courtemanche, 2000). 2 astron. trou noir : astre dont le champ de gravitation est si intense que rien, même pas la lumière, ne
peut s’en échapper.
III fig. Manque, vide.
⇒
manquevide.
1 Rupture d'une continuité.
⇒
vide. Un trou dans une conversation. Avoir un trou dans son agenda, dans son horaire. « dans le cahier, l'histoire existe à peine, parce qu'il y a des trous si grands entre
les jours, que ce qui s'est le plus passé ne s'y trouve pas » (A. Langevin, 1974).
‒
(expression) Boucher un trou : combler un quelconque manque ou vide.
◈
Espace laissé vide dans un document écrit.
⇒
blanc. Remplir les trous dans un examen, un questionnaire. Exercice, phrases à trous. Dictée à trous.
◈
trou normand : pause au cours d'un repas permettant d'absorber une petite quantité d'alcool (généralement
du calvados) pour faciliter la digestion. Faire le trou normand. « Qu'est-ce au juste que le trou normand? [...] À l'origine, on parlait de "faire un trou" entre deux plats, en buvant cul sec un
verre de cognac » (Le Soleil, 2006). 2 trou de mémoire : défaillance momentanée de la mémoire concernant un fait précis à se remémorer. « Je n'étais pas tellement disposé à lui donner la réplique. J'agissais en comédien
qui a des trous de mémoire » (F. Ouellette, 1985). 3 Somme d’argent manquante. Trou dans un budget. Trou dans une comptabilité. « Aucune explication n'a été fournie [...] pour justifier ce trou de plusieurs dizaines de milliers de dollars » (La Tribune, 2005).

ORTHOGRAPHE
nom masculin | |||||
---|---|---|---|---|---|
trou
|
|