2. si [si] adv.
I
Sert à contredire un énoncé comportant une négation ou exprimant un doute. Tu ne voulais même pas y aller. – Si, je voulais y aller. Vous ne me croyez pas? – Si, bien sûr.
‒
(souvent avec mais) Je n'aurais pas dû t'en parler. – Mais si, tu as bien fait.
‒
(précédé de que) Y en aura-t-il assez? – Oh! Que si!
◈
vieilli ou littér. si fait. « Tu y songes point, Anatole à Jude. Si fait, il y songeait » (Ant. Maillet, 1979).
II
Sert à exprimer un haut degré d'intensité.
⇒
tellement. Je l'ai répété si souvent. Nous étions si près du but. C'est si bon d'entendre ta voix. « La première neige, la si belle, celle qui fait encore plaisir » (M. Laberge, 1992).
◈
si... que. À tel point que. Tout est arrivé si vite qu'elle n'a pas eu le temps de réagir. « matin lumineux et tendre, si tendre que le cœur s'amollit devant une telle béatitude » (Fr. Loranger, 1949).
‒
Conj. de subordination complexe
si bien que. De telle sorte que. Ils ont travaillé nuit et jour, si bien que tout fut terminé à temps.
‒
Tant et si bien que.

III (comparaison)
(dans une phrase négative ou interrogative) si... que. Aussi... que. Ce n'est pas si compliqué que tu le crois. Est-ce si terrible que cela?
‒
prov. On n'est jamais si bien servi que par soi-même.
◈
(sans corrélation avec que, la comparaison étant sous-entendue) Je n'ai jamais rien entendu de si drôle (que ce que j'entends là). Ce n'est pas si simple. Il n'y a pas si longtemps.
IV
(constr. concessive) si (+ adj.) que (+ subj.). Aussi... que. Si difficile que cela puisse être, il faut l'accepter.
‒
(sans que, avec inversion du sujet) « Chaque amour nouveau, si léger, si éphémère soit-il, apporte avec lui son instant
de franchise » (J.-Ch. Harvey, 1934).

ORTHOGRAPHE
adverbe | ||
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si
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