sans [sɑ̃] prép.
1 Sert à marquer l'absence, la privation,
l'exclusion. REM. En principe, le nom qui suit la préposition sans se met au pluriel s’il renvoie à plusieurs éléments (un ciel sans étoiles, une dictée sans fautes). Il reste par ailleurs au singulier s’il renvoie à une réalité abstraite (une personne sans imagination), à un élément non comptable (prendre son café sans crème) ou à un seul élément (une femme sans chapeau, un marteau sans manche). Dans certains cas, l'accord peut se faire ou non, selon le sens de la phrase. Un enfant sans amis. Un ciel sans nuages. Un couple sans enfants. Il a accepté la décision sans commentaires. Il a accepté la décision sans aucun commentaire. Une personne sans défense. Soyez sans crainte, sans inquiétude. C’est sans engagement de votre part. Je vous la recommande sans réserve. Un organisme sans but lucratif. Jugement, condamnation, décision
sans appel. Tous, sans exception. L'un ne va pas sans l'autre. Sans son passeport, il ne peut quitter le
pays. Du papier sans en-tête. Elle se promène sans chapeau et sans
chaussures. Une barre oblique sans espace ni avant ni après. Être sans faille(s). Une vie sans problème(s). Une admiration sans borne(s). Il a réussi sans effort(s). Une ambition sans limite(s). Un accueil sans cérémonie(s).
‒
(expressions) Sans doute. Sans faute. Sans cesse. Sans bon sens. Sans merci. Congé sans solde. Cela n'est pas sans
conséquences : cela comporte des conséquences. Il n'est pas sans intérêt de le
rappeler : il est intéressant de le
rappeler.
‒
fam. Sans blague!
‒
Non sans : avec. Je dois vous quitter, non sans
regret.
◈
(ajout d'une éventualité) Que ferais-tu sans moi?, si je n'étais pas là?
‒
sans quoi ou sans cela. Sinon, autrement.
⇑
autrementsinon. Pensez-y rapidement, sans quoi vous
manquerez cette occasion. « Madame, je n'ai fait que me défendre! Il
le fallait. Sans cela on m'aurait marché
dessus » (U. Paquin, 1923).
◈
sans (+ inf.). Sert à indiquer l'absence d'une action,
d'une circonstance. Marcher sans savoir où aller. Entrer sans frapper. Je comprenais soudain sans savoir
pourquoi. Sans crier gare.
‒
Vous n'êtes pas sans savoir : vous n’ignorez pas, vous savez.
‒
Cela va sans dire ou il va sans dire : évidemment, c'est évident.
‒
Sans mot dire : sans parler, en silence. Ils marchèrent quelques instants sans mot
dire. 2 Conj. de subordination complexe
sans que (+ subj.). Sert à indiquer que l'action ou la
circonstance qui suit ne se réalise pas. Tout cela est survenu sans qu'il puisse
faire quoi que ce soit. « Les jours de bonheur se succédaient, sans
que j'y prisse garde » (J. Éthier-Blais, 1976). REM. On rencontre parfois l'emploi
d'un ne explétif que certains considèrent comme
incorrect, puisque la négation est déjà contenue
dans le sens même de la locution sans que. 3 advt; absolt; fam. Sert à marquer l'absence. Il est parti sans. Ils devront faire sans. REM. Cet emploi de la préposition sans non suivi d’un complément est parfois
critiqué.

ORTHOGRAPHE
préposition | ||
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sans
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