reste [ʀɛst] n. m.
I au sing.
1 le reste (de). Ce qui reste, ce qui subsiste d'un ensemble auquel on a retranché une partie.
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restant. Le reste d’une somme d’argent. Le reste des marchandises, des vêtements. Le reste d'une histoire, du travail. Le reste de la journée, de la semaine. Le reste de sa vie. Le reste du pays, de la province. Le reste de la famille, de la foule, du monde. Le reste des invités est parti (ou sont partis). « Il saisit le seau, en vida la moitié, se versa le reste sur la tête » (L. Hémon, 1916). REM. Avec le collectif le reste de, l’accord peut se faire soit avec le collectif soit avec le complément, selon le
sens de la phrase.
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Adv. complexe
le reste du temps. Aux autres moments. « Je m'assoyais tous les matins devant elle pour le déjeuner; le reste du temps, elle
m'évitait » (C. David, 1994). 2 absolt (tout) le reste. Tout ce que l'on estime sans importance par opposition à un élément que l'on désire
mettre en valeur. Ne t'occupe pas du reste. Le reste n’est que spéculation. « je t'aime, je tiens à toi, tout le reste m'est égal » (A. Parizeau, 1981).
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et (tout) le reste. Et les autres choses, et ainsi de suite.
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et cætera, et tout ce qui s'ensuit; fam. et tout le bataclan, et tout le tralala, et tout le tremblement. « il s'est donné la peine de mettre la main à la pâte, non seulement comme écrivain,
mais comme réalisateur, directeur, metteur en scène, ensemblier, et le reste » (A. Grandbois, 1941). 3 (expressions) Faire le reste : compléter l'action de qqch., agir dans le même sens. « Elle devait couver ça depuis quelques jours, et le froid de ce matin a fait le reste » (B. Clavel, 1968).
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Ne pas demander son reste : s'en tenir là, ne pas insister lorsque l'on se trouve dans une situation délicate
ou périlleuse et préférer se retirer rapidement. « Dans mon for intérieur, je ne lui donnai pas tort, et je partis sans demander mon
reste » (J. O'Neil, 1989).
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Ne pas être en reste (avec qqn) : ne pas être redevable (envers qqn), être avec lui sur un pied d'égalité; ne pas être pris au dépourvu. « il s'en était suivi un déluge d'apostrophes ordurières, où Jullien n'était pas en
reste » (R. Rolland, 1909).
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ne pas être en reste de (+ nom). « Elle est bientôt imitée par son bedeau et par tous les autres visiteurs qui ne veulent
pas être en reste de savoir-vivre » (A. Dessureault-Descôteaux, 1985).
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pour le reste ou quant au reste. En ce qui concerne ce dont il n'a pas été fait mention. Il faut régler ce problème en priorité; pour le reste, nous verrons bien.
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souvent péj. comme le reste. Comme beaucoup d'autres choses. « Peut-être que ça vous passe par-dessus la tête comme le reste! » (Y. Deschamps, 1998). 4 Adv. complexe
de reste. Plus qu'il n'en faut. Avoir de l’argent de reste.
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littér. au reste ou cour. du reste. En outre, au surplus.
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d'ailleurs, au demeurant. Il ne veut pas le voir et, du reste, il n’en a pas le temps. « Au reste, il n'en parlait que pour la forme; ça lui était parfaitement égal » (L. Fréchette, 1892). 5 math. Résultat d'une soustraction.
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Somme ou chiffre qui demeure lorsque le dividende n'est pas divisé exactement par
le diviseur. Le reste de dix divisé par trois est un.


II au sing. ou au plur.
Élément subsistant d'un ensemble dont l'intégrité ou la totalité n'a pu être conservée. Les restes d’une fortune. Un reste d'eau, de lumière, de tissu. Des restes de peinture. Un reste d’angoisse, d’espoir, de lucidité. « Les distractions du voyage [...] ramenaient de temps en temps entre nous quelques restes d'intimité » (B. Constant, 1816).
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au plur. Ruines, vestiges.
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ruinesvestiges. Les restes d’un château, d’un temple, d’une ville.
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Partie des aliments d'un repas qui n'ont pas été consommés.
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relief; fam. rogaton. Les restes d’un repas. Un reste de pâtes, de fromage. Des restes de viande.
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absolt, au plur. Accommoder, réchauffer des restes. « Ce soir-là, il n'y eut que des restes à manger » (D. Demers, 1997).
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au plur. Cadavre, ossements, cendres (d'un être vivant).
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cadavrecendresossements. Restes humains. Restes calcinés. Trouver, inhumer les restes de qqn. « Noëlle reposera à côté de son père, et Juan aussi, si personne ne réclame ses restes » (L. Dupré, 1996).
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au plur.; souvent péj. Ce dont qqn n’a pas voulu, ce qu’il a laissé, dédaigné, négligé. Se contenter des restes. Je ne veux pas de tes restes.
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(expression) fam. Avoir de beaux restes : avoir conservé des traits de sa beauté passée, surtout en parlant d’une femme. « Madame de Ferrières avait encore de "beaux restes", et n'était point fâchée de les
montrer » (M. Bosco, 2002).

ORTHOGRAPHE
nom masculin | |||||
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reste
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