chien, chienne [ʃjɛ̃, ʃjɛn] n.
I N. m. chien.
1 Mammifère carnivore domestique,
étroitement apparenté au loup et très largement
répandu comme animal de compagnie, qui est reconnu
pour la finesse de son odorat et de son ouïe,
ainsi que pour son attachement à l'être humain, et
dont on a développé de nombreuses races, d'aspect
très variable et utilisées à diverses fins (appelé
aussi chien domestique); spécialt (par oppos. à chienne) chien mâle. [Canis (lupus)
familiaris; famille des canidés.]
⇒
fam. cabot, pitou, toutou.
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briquet, cerbère, chien-loup, corniaud, dogue, limier, mâtin, molosse, roquet.
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cynophile; canin. [femelle : chienne; petit : chiot; type : airedale-terrier, barbet, basset, beagle, berger, bichon, bouledogue, bouvier, boxer, braque, bulldog, bull-terrier, caniche, chihuahua, chow-chow, cocker, colley, dalmatien, danois, dingo, doberman, dogue, épagneul, fox-terrier, golden
retriever, griffon, husky, labernois, labrador, lhassa
apso, lévrier, loulou, malamute, mastiff, mâtin, pékinois, pitbull, pointer, retriever, rottweiler, saint-bernard, samoyède, schnauzer, scottish-terrier, setter, teckel, terre-neuve, terrier, yorkshire-terrier; cri : aboyer, hurler, japper.] Crocs, truffe, museau du chien. Chien bâtard, de race. Chien docile, bien dressé. Chien féroce, méchant. Chien errant, perdu. Chien enragé. Chien sauvage, retourné à l'état sauvage. Meute de chiens. Chien attaché, en laisse. Flatter, promener son chien. Museler son chien. Collier, médaille de chien. Niche du chien. Le chien est le meilleur ami de
l'homme. Meneur de chiens. « je veille sur vous, et comme un chien
fidèle, je suis toujours là au moment du
danger » (A. Bessette, 1914).
‒
chien esquimau : nom donné à diverses races canines
originaires de l'Arctique (Amérique du Nord,
Groenland et Sibérie orientale), chien robuste et
à pelage très fourni, qui ressemble au loup et que
l'on utilise traditionnellement comme chien de
traîneau. REM. Chien esquimau peut aussi désigner plus spécialement les
races de ce type qui sont originaires du Canada et
du Groenland.
⇒
esquimau.
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chien
nordique. [type : husky, malamute.] Attelage de chiens esquimaux. « certaines races sont parfaitement bien
adaptées à notre climat polaire : ces chiens
esquimaux, par exemple, qui depuis des siècles
tirent sans rechigner le traîneau sur la
banquise » (La Presse, 1994).
‒
chien nordique : chien esquimau ou autre chien de traîneau
originaire des régions nordiques
d’Eurasie. Course de chiens nordiques. « on utilisera surtout [pour les
attelages] de robustes chiens nordiques du genre
husky sibérien, malamute d'Alaska,
samoyède [...] Des races solides donc, endurantes et qui
disposent, en outre, d'une protection naturelle
contre la neige, le vent et le froid » (La Presse, 2004).
‒
Q/C fam. ou par plais. chien(-)saucisse (de l’anglais sausage dog). Autre nom donné aux chiens de type
basset, et notamment au teckel.
⇒
bassetteckel. Des chiens-saucisses.
◈
(selon la fonction attribuée)
‒
chien berger, de berger, souvent de grande taille,
traditionnellement dressé pour la garde des
troupeaux (appelé aussi chien de troupeau).
⇒
berger, bouvier.
‒
chien d'assistance, dressé pour assister les personnes vivant
avec une incapacité physique.
‒
chien(-)guide. Chien dressé pour assister les personnes
atteintes de cécité (appelé aussi chien d'aveugle). « Les chiens-guides [...] suscitent la plus totale confiance de la
part de leurs maîtres non voyants » (Le Soleil, 2002).
‒
chien de chasse, traditionnellement dressé pour assister
le chasseur, débusquer le gibier ou le
rapporter.
‒
chien couchant, dressé à s'arrêter et à se coucher devant
le gibier.
‒
chien courant, dressé à débusquer, à poursuivre le
gibier en aboyant.
‒
chien d'arrêt, dressé à s'arrêter devant le
gibier.
‒
chien rapporteur, dressé à récupérer le gibier
abattu.
⇒
retriever.
‒
chien de compagnie, d’agrément, que l’on élève essentiellement par
plaisir, pour avoir de la compagnie.
‒
chien de garde, souvent d'aspect redoutable, dont la
fonction est de surveiller la maison, la
propriété.
‒
chien de trait, d’attelage, utilisé pour tirer des charges, des
voitures (à roues ou à patins).
‒
chien de traîneau, généralement de type husky ou voisin, que
l'on utilise pour la traction des
traîneaux.
‒
chien policier, souvent de type berger allemand, dressé
pour assister la police.
‒
chien renifleur, à l'odorat très développé, dressé
notamment pour la détection de drogues ou d'autres
produits illicites ou dangereux.
‒
chien pisteur, dressé pour retrouver, entre autres, des
personnes disparues ou en fuite. « Les policiers de Gatineau ont eu recours
à un chien pisteur afin de mettre la main au
collet d'un individu qui s'était réfugié dans un
boisé » (Le Droit, 2006). 2 par ext. Nom donné à divers animaux sauvages de
taille moyenne apparentés au chien
domestique.
‒
chien sauvage d’Afrique : autre nom du lycaon.
⇒
lycaon. 3 par anal.
‒
chien de prairie : rongeur des prairies d'Amérique du Nord,
voisin de la marmotte mais plus petit, à pelage
fauve et généralement très grégaire, dont le cri
rappelle un jappement. [Genre Cynomys; famille des sciuridés.] « les chiens de prairie qui se tiennent à
la verticale tout près de leur terrier » (Le Soleil, 2001).
‒
chien de mer : nom de divers petits requins comestibles
tels que l’aiguillat et la roussette. 4 (expressions)
‒
Arriver comme un chien dans un jeu de
quilles, mal à propos, à un moment
inopportun.
‒
Recevoir qqn comme un chien dans un jeu
de quilles, lui faire un mauvais accueil. « Mal reçu par le père, c'est peu dire.
Comme un chien dans un jeu de quilles? » (N. Audet, 1980).
‒
fam. Garder à qqn un chien de sa
chienne, lui garder rancune, nourrir un désir de
vengeance à son endroit.
‒
S'entendre, vivre, être comme chien et
chat : se dit de deux personnes qui ont de la
difficulté à s'entendre, à se supporter, qui se
disputent continuellement.
‒
Q/C péj. Suivre qqn comme un chien de
poche, le suivre continuellement, être
constamment sur ses talons.
‒
Q/C péj. Chien de poche : personne qui suit, qui aime suivre qqn de
très près dans ses déplacements, ses
activités.
‒
Se regarder en chiens de faïence.
‒
fam. Être malade comme un chien, très malade; spécialt souffrir de vomissements provoqués
notamment par l’ingurgitation d’aliments ou
d’alcool. « Nathan se servit du whisky, grimaça en
avalant la première gorgée, reposa le verre en se
demandant si l'alcool n'était pas plus frelaté
qu'on ne lui avait dit. Il n'avait pas envie
d'être malade comme un chien » (Ch. Brouillet, 2002).
‒
Traiter qqn comme un chien, parler à qqn
comme à un chien, rudement, avec mépris.
‒
Un air, des yeux de chien battu, piteux, manifestant une certaine
tristesse.
‒
Rubrique, chronique des chiens
écrasés ou ellipt les chiens écrasés : faits divers, dans un journal, auxquels
on accorde peu d’importance.
‒
littér. Entre chien et loup : au crépuscule.
⇒
à la brunante. « C'était au mois d'août, à la tombée du
jour, quand la lumière est incertaine et que les
ombres se mettent à prendre le dessus, à l'heure
"entre chien et loup", comme disait tout un chacun
et je ne comprenais pas pourquoi » (M. Gagnon, 1995).
‒
Q/C fam. Son chien est mort : il ou elle n'a (plus) aucune
chance. « Il voudrait sortir avec toi, ça crève les
yeux. – Eh bien! ma chère, son chien est mort
depuis toujours » (Gr. Gélinas, 1950).
‒
Avoir du chien, de la prestance, du charme, surtout en
parlant d’une femme.
‒
Q/C fam. Avoir du chien (dans le corps) : faire preuve de détermination, être
énergique.
‒
fam. Avoir, éprouver un mal de chien (à faire
qqch.), de grandes difficultés.
‒
fam. Se donner un mal de chien, beaucoup de mal, de peine.
‒
fam. Un caractère de chien : un mauvais caractère.
‒
fam. D'une humeur de chien : irritable, de mauvaise humeur.
‒
fam. Une vie de chien, pénible, malheureuse,
difficile.
⇑
difficilepénible.
‒
fam. Un temps de chien ou un temps à ne pas mettre un chien
dehors : un très mauvais temps.
‒
Une odeur de chien mouillé, plus ou moins forte et désagréable,
rappelant celle de l’animal.
‒
péj., adjt Être chien, chienne (avec qqn) : faire preuve de méchanceté ou d’une
sévérité jugée excessive.
‒
Q/C fam. En chien : très, terriblement,
excessivement.
⇒
en diable.
⇑
excessivementterriblementtrès. C’est dur en chien! « Puis il relut ce qu’il avait écrit sur sa machine avant de sombrer [...] C’était mal écrit en chien » (C. Bernard, 2017).
‒
Nom d'un chien! : juron qui exprime notamment la surprise,
l’étonnement.
‒
(avant le nom) fam. Chien, chienne de : dont on se plaint avec amertume du
caractère pénible, misérable.
⇒
maudit. « S'est-il assez tu dans sa chienne de vie?
A-t-il assez courbé le dos? » (J.-P. Desbiens, 1960). (emploi exclamatif) Chienne de vie!
‒
prov. Chien qui aboie ne mord pas : celui qui crie beaucoup n'est pas le plus
à craindre.
‒
prov. Les chiens aboient, la caravane
passe : la malveillance d'autrui ne constitue pas
un obstacle qui pourrait faire dévier d'un chemin
dont on est sûr.
‒
prov. Qui veut noyer son chien l’accuse de la
rage : on trouve toujours un prétexte quand on
est décidé à se débarrasser de qqn ou de
qqch.
‒
prov. Un chien regarde bien un évêque : nul ne doit s’irriter d’être
regardé. 5 Q/C (parfois par plais.) chien(-)chaud (de l’anglais hot dog). Sandwich constitué d'une saucisse chaude
garnie de condiments, servie dans un petit pain
allongé et fendu, grillé ou cuit à la
vapeur.
⇒
hot
dog. Des chiens chauds ou des
chiens-chauds. « C'est un puriste : pour lui, le
français c'est comme un opéra dans lequel il ne
peut souffrir de fausses notes. [...] C'est pourquoi il voulait que j'installe
une enseigne qui se lise : Au roi du chien
chaud » (J. Godbout, 1967). 6 Pièce d'une arme à feu qui permet
d'armer, de guider le percuteur. Le chien d'un fusil, d'un
pistolet.
‒
fig. Dormir, être couché en chien de
fusil, sur le côté, les genoux pliés. 7 Au jeu de tarot, talon formé des trois ou
six cartes mises de côté au cours de la
distribution.
II N. f. chienne.
1 Chien femelle.
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lice. 2 Q/C (expressions)
‒
fam. S'habiller, être habillé comme la chienne
à Jacques ou avoir l'air de la chienne à
Jacques : être drôlement accoutré, être mal
habillé, avec mauvais goût. « Elle s'habillait comme la chienne à
Jacques, avec des jeans jamais portés d'un modèle
abandonné depuis quinze ans » (Ch. Mistral, 1988).
‒
fam. Avoir la chienne : avoir peur. « j’ai si peur du sang, je n’ai pas été capable, je voulais déchirer tout ce qui se
déchire et le cœur m’a manqué, j’ai trop la chienne » (M. Proulx, 1993). Donner la chienne : faire peur. « Ce que tu pourrais voir, à défaut de
comprendre, te donnerait la chienne de ta
vie » (H. Monette, 1995).
‒
vulg. Enfant de chienne : terme d’injure. 3 Q/C fam. Vêtement de travail (combinaison ou
blouse), généralement fait de tissu
épais.
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bleu, sarrau. « sa chevelure ondulée, d’un noir de jais,
encadrant un visage de porcelaine qui émerge d’une
chienne de garagiste maculée de peinture » (Le Devoir, 1998). « un homme d’une quarantaine d’années somnolait dans sa chienne bleu marine » (S. Larue, 2016).

ORTHOGRAPHE
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