perte [pɛʀt] n. f.
I (choses)
A 1 Fait de ne plus avoir qqch. en sa possession, à sa disposition, de ne plus en avoir
la jouissance. Perte d'un bien. Perte d’emploi. Perte d'autorité, d'influence. Perte d’avantages, de droits. Subir une perte. « j'ai pris la pleine mesure du chagrin que j'éprouvais de la perte de notre maison » (G. Roy, 1984).
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Perte totale.
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spécialt Fait de perdre une somme d'argent; somme perdue. Perte financière. Perte de plusieurs milliers de dollars. Pertes considérables, importantes. Pertes en Bourse, au jeu. Essuyer des pertes. « Il exprima par un geste [...] que les bénéfices ou pertes éventuels lui importaient peu » (L. Hémon, 1916).
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perte sèche : perte que ne compense aucun bénéfice, aucune contrepartie.
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à perte. En perdant de l'argent, sans que les profits ne couvrent les dépenses. Travailler à perte. Vente à perte. 2 Fait de ne plus avoir une partie de soi. Perte d'une jambe, de la vue. Perte de cheveux, de poids.
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(abstrait) Perte de conscience. Perte de confiance, de contrôle. « Ma mère a commencé de présenter des pertes de mémoire [...] deux ans après un grave accident de la circulation » (A. Ernaux, 1997).
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à perte de vue. Aussi loin que la vue s'exerce; fig. sans fin. Paysage qui s’étend à perte de vue. « Ces jeunes gens discouraient à perte de vue de sujets théoriques » (J. Éthier-Blais, 1982). 3 Fait d'égarer qqch. Perte de clés, de documents. 4 Fait de mal utiliser, de gaspiller qqch.
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gaspillage. Perte de temps et d'argent.
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Adv. complexe
en pure perte. Inutilement, sans aucun résultat. Travailler en pure perte. « Bah! vous vous inquiétez en pure perte, je vous assure » (Y. Beauchemin, 1989). 5 Fait de s'échapper ou de se dissiper. Perte d’eau, de gaz. Perte de chaleur, d’énergie, de puissance.
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perte de charge : diminution de la pression d’un fluide circulant dans un conduit, un tuyau.
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En perte de vitesse.
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méd., au plur. pertes (de sang) : écoulement menstruel exagéré.
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pertes blanches : leucorrhée. 6 Fait de subir un échec à la suite d’un affrontement, d’un combat, etc. Perte d'une bataille, d'un pari. « Son père et sa mère eurent à soutenir un procès dont la perte devait entacher leur
probité » (H. de Balzac, 1846).

B Fait de disparaître, d’être détruit; anéantissement, ruine. Perte d'un État. « la perte du navire sur un point du trente-septième parallèle » (J. Verne, 1868).
II (personnes)
A 1 Fait de n'avoir plus qqn auprès de soi (par suite de mort, d'absence, d'abandon). Perte d’un ami, d’un époux, d’un proche. Perte d’un être cher. Perte cruelle, douloureuse. Faire part de la perte de qqn. « il était peut-être le seul père du village qui ne pleurerait pas la perte d'un enfant » (Ch. Brouillet, 2002). 2 spécialt, au plur. Effectifs d'une armée qui sont mis hors de combat. Subir de lourdes pertes.
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Personnes tuées au cours d’une guerre, d’une catastrophe, etc. Pertes civiles, militaires. Pertes humaines de la Seconde Guerre mondiale.
B Ruine matérielle ou morale, anéantissement. Courir à sa perte. Causer, jurer la perte de qqn. « Un minimum de sagesse fera de ce don son salut, mais un minimum de folie en fera sa
perte » (P. Vadeboncœur, 1963).
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Avec perte et fracas.

ORTHOGRAPHE
nom féminin | |||||
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perte
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