grâce [gʀɑs] n. f.
I
1 Faveur, bénédiction accordée par Dieu.
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bénédictionfaveur. An de grâce : an de la grâce de Dieu, à propos des années de l'ère chrétienne. À la grâce de Dieu : comme il plaira à Dieu. « Pour le reste, sans forfanterie, à la grâce de Dieu! » (J. Éthier-Blais, 1982).
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Don gratuit de Dieu qui assure l'être humain du salut. État de grâce : état d'une personne qui n'a commis aucun péché mortel ou qui en a été absoute; état de paix intérieure, de bonheur, de bien-être. « un moment de silence inespéré, un état de grâce qui ne dure que quelques secondes » (Ch. Frenette, 1997).
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Avoir la grâce : ressentir une poussée créatrice. 2 Faveur qu'on accorde à qqn pour lui être agréable. Solliciter, accorder une grâce.
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dr. Délai de grâce.
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Coup de grâce : coup qui achève qqn en mettant fin à ses souffrances. Asséner, porter le coup de grâce.
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fig. « Son enthousiasme du début, auquel le surmenage des dernières semaines avait donné
le coup de grâce, s'était converti en un désir acharné » (M. Ouellette-Michalska, 1993).
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Prép. complexe
grâce à. À la faveur ou par la faveur de qqn, de qqch. Grâce à son aide, je suis parvenue à mes fins. « Il avait enfin compris, grâce à elle, qu'on pouvait souhaiter avoir des enfants, prendre
racine, quitter l'univers du soliloque » (G. Archambault, 1974).
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Grâce à Dieu : par bonheur. « Grâce à Dieu, tout sera réparé d'ici quelques semaines » (Y. Beauchemin, 1981). 3 Disposition bienveillante d'une personne à l'égard d'une autre personne. Être en grâce auprès de qqn. Trouver grâce aux yeux de qqn, obtenir son indulgence, lui plaire. Les bonnes grâces de qqn, ses dispositions favorables, ses faveurs. Faire en sorte de s’attirer les bonnes grâces de qqn.
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Titre d'honneur employé dans les pays anglo-saxons. Votre Grâce. 4 Remise partielle ou totale d'une peine et en particulier remise de la peine capitale
par le chef de l'État. Droit de grâce. Recours en grâce. Crier, demander grâce : supplier, implorer la pitié de qqn (afin d'être épargné). Faire grâce à qqn : pardonner. Faire grâce à qqn de qqch. : épargner une chose ennuyeuse ou fastidieuse à qqn, l'en dispenser. « Il ne me sera fait grâce d'aucun détail » (A. Hébert, 1970).
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Interj. complexe
de grâce ou grâce. Par pitié. « De grâce, calmez-vous! » (M. M. Bouchard, 1987).


II
1 Action de reconnaître un bienfait reçu, remerciement. Rendre grâce(s) à qqn : éprouver de la reconnaissance pour un bienfaiteur, lui témoigner sa gratitude, le
remercier. « Nous vous rendons grâce de votre générosité, Madame » (A. Ricard, 1984).
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au plur. Les grâces : prière chrétienne dite après le repas afin de remercier Dieu. 2 Action de grâce(s) : remerciement, reconnaissance à Dieu. Entrer en action de grâce. Faire une action de grâces.
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(en Amérique du Nord) (avec une majusc.) Jour de l'Action de grâce(s) ou l'Action de grâce(s) (de l’anglais Thanksgiving (day)) : fête fixée au deuxième lundi d'octobre au Canada et au quatrième jeudi de novembre
aux États-Unis. Le congé de l'Action de grâces.
III
1 Agrément particulier, charme attaché à qqn, à son air, à ses manières.
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élégance.
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agrément. Avoir de la grâce. Danser avec grâce. « Elle possédait la grâce et la fragilité d'une fleur » (A. Grandbois, 1945).
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spécialt (avec une majusc.) Les trois Grâces : déesses qui personnifiaient le don de plaire.
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au plur. et iron. Faire des grâces, des minauderies. 2 De bonne grâce : volontiers. Se prêter de bonne grâce à qqch. De mauvaise grâce : à contre cœur. « La vendeuse y consentit de mauvaise grâce » (G. Roy, 1984).
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Avoir mauvaise grâce à faire qqch. ou avoir mauvaise grâce de faire qqch. : être mal venu de. « L'amiral semblait si plein de son sujet qu'on aurait eu mauvaise grâce à l'interrompre » (L. Aragon, 1947).

ORTHOGRAPHE
nom féminin | interjection | ||||||
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grâce*
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*VOIR l'emploi de la majuscule initiale dans l'article.