conscience [kɔ̃sjɑ̃s] n. f.
I (conscience morale)
1 Faculté de porter un jugement moral sur ses actes, fait de porter un tel jugement; sens du bien et du mal. Conscience droite, pure, scrupuleuse, tourmentée. Conscience large. Affaire, crise, problème de conscience. Agir selon, contre sa conscience. Interroger, suivre sa conscience. Transiger avec sa conscience. Avoir la conscience en paix, tranquille. « la voix grinçante de sa conscience qui le trahit encore une fois » (A. Major, 1964).
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par méton., au plur. Personnes.
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personnes. Corrompre les consciences. « Rémi le prêtre remet toutes les consciences sur le droit chemin » (S. Jacob, 1991).
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Bonne conscience : sentiment d’avoir agi conformément aux valeurs morales et de n'avoir aucun reproche
à se faire. Avoir bonne conscience.
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(expression) péj. Se donner bonne conscience : trouver les accommodements et l'indulgence nécessaires vis-à-vis de soi-même pour
avoir le sentiment de s'acquitter de ses obligations morales et de n'avoir rien à
se reprocher.
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Mauvaise conscience : sentiment de ne pas avoir respecté, ou d’avoir mal respecté les valeurs morales; sentiment de culpabilité. Soulager sa mauvaise conscience. « Simon remettait volontiers à plus tard ces pensées qui lui donnaient mauvaise conscience » (J. Éthier-Blais, 1982).
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(expressions)
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Avoir sa conscience pour soi : avoir, quoi qu'il arrive, la certitude et la satisfaction d'agir, ou d'avoir agi selon
sa conscience.
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Avoir qqch. sur la conscience : avoir qqch. de grave à se reprocher, se sentir coupable. « Communier avec un pareil péché sur la conscience! » (M. Tremblay, 1968).
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Dire ce que l'on a sur la conscience : dire, avouer tout ce que l'on a à se reprocher.
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Avoir la conscience nette.
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Décharger sa conscience.
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Cas de conscience.
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Directeur de conscience.
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Examen de conscience.
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Liberté de conscience.
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Objection de conscience.
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Objecteur de conscience.
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En (toute) conscience : en toute honnêteté, en toute probité. « devoir respecter une loi ou une injonction que l'on croit en conscience mauvaise et
contraire à l'intérêt public » (La Presse, 1991).
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En mon âme et conscience.
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Par acquit de conscience.
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fig. Libérer sa conscience. 2 Siège des pensées, des sentiments intimes. Pénétrer dans la conscience de qqn. Explorer, violer les consciences. 3 Conscience professionnelle : honnêteté scrupuleuse, soin que l’on apporte à l’exécution de son travail. Manque de conscience professionnelle. Faire preuve de conscience professionnelle.
II (conscience psychologique) (anton. : inconscience).
1 Perception, connaissance que l'être humain a de son existence, de son activité psychique.
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connaissanceperception. Conscience de soi. Avoir la conscience d'exister. Avoir toute sa conscience. État de conscience. Conscience claire, confuse. Altération, trouble de la conscience. Perdre conscience : perdre la connaissance de son existence du fait de l'endormissement, d'une drogue,
etc.; s'évanouir. Reprendre conscience : reprendre connaissance, revenir à soi. « Nous disparaissons au moment où la conscience de vivre s'empare de nous » (A. Grandbois, 1941). 2 Connaissance immédiate, intuitive et assez floue de qqch.; connaissance claire de qqch.
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connaissance. Avoir une conscience aiguë, vague de qqch. Avoir conscience de ses faiblesses, de son talent. Avoir conscience de s'être trompé. Ne pas avoir conscience du danger. Prendre pleinement conscience de qqch. Perdre conscience de la réalité. « Nous avions pris conscience que le monde avait changé l'espace d'un matin » (É. Ollivier, 2001).
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Prise de conscience : fait de prendre conscience de l’existence, de l’importance de qqch. Prise de conscience individuelle, collective. Véritable prise de conscience. Prise de conscience d'un problème. « Cette crise aura au moins eu l'effet bénéfique de provoquer une prise de conscience
dans la profession » (Les Affaires, 1997).
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Connaissance de qqch., intérêt pour qqch.
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connaissanceintérêt. Conscience écologique, politique, religieuse.

ORTHOGRAPHE
nom féminin | |||||
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conscience
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