aise [ɛz] n. f. et adj.
I N. f.
1 État d'une personne qui n'éprouve aucune gêne, aucune contrainte.
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À l'aise, à son aise.
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Dans l'état de qqn qui ne ressent aucune gêne physique, qui est confortablement installé. Se sentir à l’aise dans un vêtement. Installez-vous ici, vous serez plus à l’aise. « On lui avait attribué un hublot et annoncé que le siège à son côté resterait vacant.
Elle serait à son aise » (A. Apostolska, 2000).
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Dans l’état de qqn qui n’éprouve aucune gêne morale, aucun embarras, aucune crainte. Il est à l'aise en public. Elle est peu à son aise dans cette situation. Se sentir à l’aise avec qqn. « il se contente de désirer que ce soit bientôt fini, et quoiqu'il soit loin d'être
à l'aise, il reste » (Ph. Aubert de Gaspé, fils, 1837).
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Dans la situation de qqn qui vit dans l’aisance, qui n'a pas de difficultés financières. Être fort à l’aise. Vivre à l'aise. « Venant d'une famille de gens à l'aise, ses parents l'avaient installée dans un appartement
confortable » (Fl. Nicole, 1994).
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Se mettre à l'aise, à son aise : faire ce qu'il faut pour n'éprouver aucune gêne (en prenant place dans un fauteuil,
en se dépouillant des vêtements inutiles, etc.). Donnez-moi votre veste, mettez-vous à l’aise.
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Mettre qqn à l'aise : épargner à qqn toute gêne, tout embarras, faire en sorte qu’il se sente libre d’agir,
de s’exprimer. Il nous a tout de suite mis à l’aise. « Je sentais en elle, dans son sourire mais aussi dans toute son attitude, quelque chose
de chaleureux qui me rassurait et me mettait à l'aise » (J. Poulin, 1989).
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Respirer à l'aise.
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Mal à l'aise, mal à son aise : dans l’état de qqn qui ressent une gêne physique, morale.
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contraint, gêné. Je suis mal à l'aise dans cette position. Il se sent mal à l'aise dans son costume. Sa présence le rendait mal à l'aise. « Nerveuse et mal à son aise, la pauvre mère s'excuse » (A. Dessureault-Descôteaux, 1985).
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À son aise : sans contrainte, à loisir. Dormir à son aise. « Je prends place à une autre table qui me permet de le guetter tout à mon aise, assis
sur le bout de mon banc » (V.-L. Beaulieu, 1974).
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À votre aise! : comme vous voudrez!
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Parler de qqch. (bien) à son aise : parler de qqch. sans connaître les difficultés que d'autres peuvent éprouver, conseiller
qqch. sans se sentir personnellement engagé. « Elle ne fait pas suffisamment confiance à sa spontanéité. J'en parle à mon aise, bien
sûr » (G. Archambault, 1970).
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En prendre à son aise (avec) : ne faire que ce qui plaît, ne pas se soucier de. « un maire qui [...] a tendance à en prendre à son aise avec l'opinion des citoyens au moment de décider
ce qui est bon pour eux » (La Presse, 2000).
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fam. À l'aise : facilement, sans difficulté. « Notre voiture avait les dimensions de l'arche de Noé. Nous y tenions à l'aise tous
les huit » (Cl. Martin, 1966). 2 littér. Satisfaction profonde résultant d'un bien-être. Soupirer d'aise. « Tous les invités se pâment d'aise et me célèbrent à voix haute » (A. Hébert, 1970). 3 au plur. Éléments du confort rendant la vie agréable et facile. Aimer ses aises. Prendre ses aises : s’installer confortablement, sans se soucier d’autrui, avec désinvolture. « ce n'est pas un seul ouvrier mais bien dix qui, le torse nu également, prenaient de-ci
de-là leurs aises dans le soleil étouffant » (H. Corriveau, 1991).
II
Adj. littér. (précédé d'un adverbe exprimant l'intensité) Très heureux, très satisfait. J’en suis fort aise, tout aise. Ils sont bien aises qu’elle soit de retour. « Mais pensez aussi, chère enfant [...] que vous serez peut-être bien aise un jour d'avoir accordé le pardon à votre mari » (Y. Beauchemin, 1981).

ORTHOGRAPHE
nom féminin | adjectif | |||||||||||
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aise
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