sourd, sourde [suʀ, suʀd] adj. et n.
I Adj. et n. (personnes)
1 Qui ne perçoit pas les sons; qui perçoit mal les sons (anton. : entendant).
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malentendant. Sourd de naissance. Être sourd d'une oreille.
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Faire la sourde oreille : faire semblant de ne pas entendre; ignorer une demande.
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fam. Sourd comme un pot : complètement sourd.
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Il vaut mieux entendre cela que d'être sourd : se dit de propos jugés peu intéressants, stupides, choquants, etc.
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N. Un sourd, une sourde.
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Crier, frapper comme un sourd, de toutes ses forces.
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Dialogue de sourds, entre des personnes qui ne s'écoutent pas, qui ne tiennent pas compte du point de
vue des autres.
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C'est comme si on parlait à un sourd : se dit à propos d'une personne têtue, qui ne veut rien entendre.
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Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.
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prov. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre : il est impossible de faire entendre raison à celui qui refuse de comprendre. 2 fig. sourd à. Qui refuse d'entendre, de comprendre; insensible, inflexible. Être sourd à des conseils, des critiques, des demandes. « Comment un corps aussi proche du sien [...] pouvait-il rester sourd à sa présence? » (M. Laberge, 1992).
II Adj. (choses)
1 Peu sonore, étouffé; qui atténue les sons. Bruit sourd. Voix sourde. Ciel sourd. « L'enfant ne fit entendre qu'une plainte sourde et secrète » (H. Corriveau, 1991).
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phonét. Se dit d’un son du langage dont l’articulation ne comprend pas la vibration des cordes
vocales (anton. : sonore). Les [p, t, k, f, s, ʃ] sont des consonnes sourdes. 2 Sans éclat, peu éclatant (anton. : terne).
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mat. Couleur, teinte sourde.
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Lanterne sourde. 3 Qui ne se manifeste pas nettement, peu prononcé.
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vague. Colère, douleur, passion, peur sourde. « un sourd regret le pinça au cœur » (G. Guèvremont, 1945).
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Caché, secret.
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cachésecret. Lutte sourde. De sourdes manigances.
ORTHOGRAPHE
adjectif | nom | |||||||||||||||||||
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sourd
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