seigneur [sɛɲœʀ] n. m.
I hist.
1 féod. Haut personnage laïc ou clerc détenant une
seigneurie sur les terres et les personnes de
laquelle il exerce la souveraineté. « Jadis, les cadets de famille qui savaient qu’ils ne recevraient pas d’héritage, et
dont les aînés avaient pris les armes pour se mettre au service de leur roi, de leur
duc ou de leur seigneur, se faisaient religieux » (D. Fortier, 2015).
◈
par ext. Propriétaire d'une terre, d'un fief auquel
avaient été attachés certains droits. Le château d'un seigneur.
‒
(dans le régime seigneurial ayant cours de la période de la Nouvelle-France jusqu’au
milieu du 19e siècle) Propriétaire (noble, communauté religieuse, officier militaire, commerçant, etc.)
d’une terre, à l’origine concédée par l’autorité royale française pour y installer
des colons qui l’exploiteront contre le paiement d’un cens. « En face de Québec se trouve une seigneurie, dite de Lauzon. Elle a été concédée en
1636 à Jean de Lauzon, premier directeur de la Compagnie des Cent-Associés. Mais depuis
plus de dix ans, rien ne se passe de ce côté du fleuve : le seigneur de Lauzon, indifférent,
n’est même jamais venu en Nouvelle-France. Aucun censitaire n’a été recruté pour tenir
feu et lieu, il n’y a eu aucun défrichage, nul acte de concession n’a été paraphé » (S. Bouchard et M.-C. Lévesque, 2014).
‒
prov. À tout seigneur tout honneur : il faut rendre à chacun ce qui lui est
dû, selon son rang, son mérite, sa
fonction. 2 (en France) Sous l'Ancien régime, noble de haut rang
remplissant une fonction importante. 3 fig. Grand seigneur : personne qui se distingue par sa
noblesse, son élégance, sa générosité. « Vous m'agacez avec vos airs de grand
seigneur » (V.-L. Beaulieu, 1974).
◈
(expressions)
‒
Faire le ou jouer au grand seigneur : faire l'important; dépenser beaucoup.
‒
Vivre en grand seigneur, dans la richesse, le luxe. 4 Celui qui commande; maître. Seigneur de (la) guerre, qui commande une insurrection.
‒
fam. et par plais. Mon seigneur et maître : mon mari.
II catholicisme
(avec une majusc.) Le Seigneur : Dieu. « Remerciez le Seigneur de vous avoir donné
une fille en santé » (Ch. Brouillet, 2002). Le jour du Seigneur : le dimanche. « À peine le soleil s’était-il levé sur le jour du Seigneur, qu’il faisait sa toilette
et partait pour l’église, avec l’intention bien arrêtée d’assister à toutes les messes » (J. Lallier, 1932). Notre-Seigneur : Jésus-Christ. « Notre-Seigneur, en ce temps-là, voyageait sur la terre avec le bon saint Jacques,
recherchant surtout la compagnie des pécheurs » (M. Barbeau, 1935).

ORTHOGRAPHE
nom masculin | |||||
---|---|---|---|---|---|
seigneur*
|
|
*VOIR l'emploi de la majuscule initiale dans l'article.