fève [fɛ:v] n. f.
1 Plante herbacée annuelle originaire du Proche
et Moyen-Orient, de type vesce, mais à tige dressée
et dépourvue de vrilles, qu’on cultive depuis
l’Antiquité pour ses gousses robustes dont seules
les graines sont comestibles. [Espèce Vicia faba major; famille des légumineuses ou fabacées.] REM. Cette plante est aussi connue sous le nom
de fève des marais, qui est surtout employé par les
spécialistes.
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gourgane. [type : féverole.]
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par méton. Gousse de cette plante; graines comestibles qu’elle contient,
aplaties et réniformes.
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par anal. Graine de plantes autres que la fève,
mais dont le fruit est aussi une gousse. Fève de cacao, de café, de
soya. « elle parlait alors de choses comme le
macramé, les plantes vertes, le symbolisme des
dessins d'enfants, la condition féminine, les
régimes amaigrissants ou encore la recette de
gâteau aux carottes sans carottes mais avec fèves
soya » (Fr. Noël, 1983). 2 Q/C par anal. Nom usuel du haricot, et en particulier du
haricot commun (plante, gousse ou graines
comestibles, diversement colorées selon les
variétés). REM. Historiquement, dans certaines régions de France, le mot fève a aussi servi à désigner le haricot commun. Cet emploi (parfois critiqué comme non
standard) a toujours cours dans la langue usuelle au Québec, où la fève (des marais)
(sens 1) est plus couramment appelée gourgane.
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(en parlant de la gousse
comestible) (Petite) fève jaune, verte (d’après la
couleur). « Y a-t-il plus beau tableau que, côte à
côte, sur les marchés publics, ces montagnes de
petites fèves vertes et jaunes, de poivrons, de
salades multiples, de courgettes, de tomates, de
carottes, de blés d'Inde » (Le Soleil, 2000). « Je voudrais, dit Angélina, une assiettée de soupe aux choux, une demi-douzaine de
radis, des patates écrasées, pas mal, des fèves vertes au beurre et une jolie tranche
de rosbif » (L. Dantin, 1930).
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(en parlant de la graine sèche)
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fam. bine. Fève blanche, noire, rouge. Fève de Lima. « Mangez souvent des légumineuses (fèves
blanches, rouges, noires, lentilles,
etc.) » (Le Soleil, 1999).
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(dans la cuisine québécoise) au plur. fèves au lard : mets traditionnel à base de
haricots blancs secs cuits longuement au four à feu modéré
avec du lard salé, de la mélasse et de la moutarde sèche. REM. L'emploi de fèves au lard est parfois critiqué comme équivalent non standard de haricots au lard, mais cette autre appellation demeure pratiquement inusitée.
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haricots au lard; fam. bines. Boîte de fèves au lard. Déjeuner, dîner, souper aux (de) fèves au
lard, organisé dans le cadre d’une activité
communautaire et dont les fèves au lard
constituent le repas principal. « Le four a rougi son visage, mais elle est fière d'elle : elle leur a préparé un bon
souper de fèves au lard comme elle seule en est capable » (A. Major, 1964). « Les fèves au lard [...] étaient servies à part, aussi
généreusement que si elles avaient été le seul
plat du repas, des fèves bien cuites, savoureuses,
sucrées sans l'être trop, agréables à
manger » (La Presse, 1990). « les fèves au lard nous viennent des
États-Unis, probablement de Nouvelle-Angleterre,
et c'est en passant par les chantiers de bûcherons
qu'elles se sont répandues dans tout le
Québec » (Fr. Rousseau, 1983).
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au plur. fèves germées : nom usuel des germes de haricot mungo (et parfois
de soya), que l’on utilise dans la préparation de
mets orientaux, dont le chop suey.
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haricot mungo. REM. L’emploi de fèves germées est parfois critiqué comme synonyme non
standard de germes de haricots
mungo, germes de haricots de
soya. 3 fève (des Rois) : graine de légumineuse (fève, haricot) que
l’on cache dans la galette ou le gâteau des Rois à
l’occasion de l’Épiphanie; par ext.; cour. petite figurine utilisée aux mêmes fins
(surtout en Europe).
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fam. bine. Collectionneur de fèves des
Rois. « Pour les fèves des rois et l'honneur
d'arborer la couronne, on aurait, enfant, mangé
plus que de raison et englouti la galette
entière » (Le Monde, 1993).
ORTHOGRAPHE
nom féminin | |||||
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fève
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