enfer [ɑ̃fɛʀ] n. m.
I au plur. (parfois avec une majusc.)
1 Dans l'Antiquité, lieu souterrain où séjournent les morts.
⇒
royaume des morts. Dieux, déesses des enfers. « Orphée descendu aux Enfers y restera, avec ou sans Eurydice » (J. Éthier-Blais, 1976). 2 Dans l’Ancien Testament, séjour des morts. La descente de Jésus aux enfers.
‒
fig. « Ses mauvais choix, après une ascension fulgurante, allaient lui valoir une descente
aux enfers tout aussi spectaculaire » (La Tribune, 2007).
II (généralement au sing.)
1 christianisme Lieu où les damnés subissent le châtiment éternel.
⇒
empire des ténèbres, géhenne. Les flammes, le feu de l'enfer. Les portes de l'enfer. Aller en enfer. « Que peut bien me faire le ciel ou l'enfer quand j'ai connu la douleur humaine, quand
je me souviens de rares moments de joie humaine! » (R. Élie, 1950).
◈
(expressions)
‒
Croix de bois, croix de fer (si je mens, je vais en enfer).
‒
littér. Enfer et damnation!
‒
prov. L'enfer est pavé de bonnes intentions : on peut faire le mal sans le vouloir. 2 fig. Lieu, situation qui évoque l'enfer par les très grandes souffrances que l'on endure.
⇒
bagne. L'enfer des camps de concentration. Ma vie est un enfer. « Il marmonnait qu'il fallait être religieusement masochiste pour s'astreindre à trottiner
ainsi, sous la pluie, par quarante degrés; que cette ville était un enfer, un fourneau » (P. Samson, 1999).
◈
Adj. complexe
d'enfer. Qui rappelle l'enfer, est digne de l'enfer.
⇒
infernal. « Subitement alarmée par cette vision d'enfer, Louise se demanda si elle n'était pas
déjà la proie de l'agonie » (M.-C. Blais, 1959).
‒
par ext. Excessif, qui ne semble pas naturel. Bruit d'enfer. Train d'enfer.
◈
fam. C'est l'enfer : c’est épouvantable, insoutenable; Q/C par antiphrase c’est formidable, c’est extraordinaire.


ORTHOGRAPHE
nom masculin | |||||
---|---|---|---|---|---|
enfer
|
|