Le Manitoba est une province de l’Ouest canadien où le français s’écrit et se parle depuis le 18e siècle. Cette introduction donnera un aperçu des fondements historiques, géographiques et démolinguistiques de la langue française en usage en cette province et dans l’Ouest. La société manitobaine fut d’abord formée d’explorateurs de la Nouvelle-France, de coureurs de bois et de Voyageurs, engagés pour la traite des fourrures par la Compagnie du Nord-Ouest, puis par la Compagnie de la Baie d’Hudson (avec laquelle elle fusionna en 1826), et dont la majorité des employés étaient francophones : « Le français resta la langue ’officielle’ durant toute la période de la traite des fourrures. » (Nute, 1955, p. 5). La communauté s’installa le long de la rivière Rouge, et se développa par mariage mixte avec des Amérindiennes, et l’arrivée d’agriculteurs d’Écosse et de l’Est du Canada et de divers pays européens (France, Belgique). La population des 18e et 19e siècles posa le socle du français manitobain, fait de formes françaises, classiques et dialectales, de mixité amérindienne (notamment Crie et Ojibwée) et d’une néologie régionale ou canadienne, nécessaire à la dénomination du milieu. Ces trois composantes d’origine perdurent au 21e siècle, comme en témoignent ce Lexique de manitobismes.
D’autres événements contribuèrent à la survie du français au Manitoba, par-delà les obstacles. En 1870, la colonie de la Rivière-Rouge devint le Manitoba dans la Confédération canadienne, par la Loi du Manitoba, sous l’action du Métis Louis Riel et de son Gouvernement provisoire bilingue. Cette Loi constitutionnelle donnait au français et à l’anglais le statut de langues officielles pour le gouvernement, les lois, les tribunaux et les écoles de la province. Mais le gouvernement provincial exclut le français du gouvernement, des lois et des tribunaux en 1898, et des écoles en 1915. Après une longue résistance francophone, la Cour suprême du Canada reconnut l’inconstitutionnalité des lois de 1898 et de 1915, et rétablit à partir de 1980 le bilinguisme officiel inaugural. (Blay, 1987)
Aujourd’hui, la population canadienne de langue française représente 3,5% de la population manitobaine, et près de 200 000 pour l’ensemble des quatre provinces de l’Ouest et des trois territoires du Nord (Ouest), et la population allophone augmente, suite au succès des écoles d’immersion, et aux lois fédérales et provinciales sur le bilinguisme. (Rodriguez, 2017, p. 363-365).
La variété de français en usage au Manitoba se perçoit dans toutes les strates constitutives de la langue – phonétique, lexicale, syntaxique, etc. Même dans ses variantes locales, l’accent manitobain et de l’Ouest se perçoit immédiatement comme différent de ceux de l’Est du pays. Il en va de même pour le vocabulaire, objet de ce Lexique de manitobismes. Le néologisme manitobisme désigne une lexie (simple, composée ou locutionnelle) attestée au Manitoba. C’est un régionalisme (FR.) dénotant une variante diatopique, de forme ou de sens, qui le distingue du français transational (FT.). Ce dernier se compose de « formes extensivement en usage dans la plus grande partie de la francophonie » (Rodriguez, 2006, p. 90-91). Par opposition, les formes régionales sont minoritaires, localisées dans des régions concentrées ou dispersées, de la francophonie.
Ce Lexique de manitobismes présente une sélection représentative du parler manitobain, dans une perspective diachronique et géolinguistique. Les mots de ce Lexique s’accompagnent d’un commentaire sur leur histoire et leur sens passé ou actuel. À l’exception de quelques emprunts lexicaux, ils ne sont pas transcrits en alphabet phonétique international (API) du fait de leur variation phonétique dans l’Ouest. Du point de vue géolinguistique, ces manitobismes, distincts du FT., sont attestés au Manitoba sans qu’ils soient pour autant exclusifs à cette province. Beaucoup sont attestés ailleurs (notamment au Québec ou en Acadie), mais ils se distinguent néanmoins par des caractéristiques sémantiques ou fréquentielles. D’autres sont plus spécifiques au Manitoba et aux autres provinces de l’Ouest. Ce Lexique ne comporte pas de commentaire comparatif avec d’autres aires du Canada ou d’un autre pays (Suisse, Belgique, etc.). Pour cela, on consultera la Bibliographie, le Dictionnaire Usito et ses autres lexiques régionaux (Lexique des acadianismes, etc.).
Par sa composition, le lexique manitobain est similaire aux autres parlers franco-canadiens. Il se compose principalement de français transnational (FT.) auquel s’adjoignent divers types régionaux (FR.). Les types attestés au Manitoba sont souvent des formes d’ancien français, de français classique ou dialectal (FRa.), absents ou rares en FT. ou, au contraire, plus fréquents qu’en FT. Les FR. les moins nombreux sont les emprunts aux langues amérindiennes (amér.), au français en usage chez les Métis de l’Ouest (mét.) et à l’anglais (angl.). Les types FR. incluent aussi des néologismes canadiens régionaux (désignant des réalités géographiques ou culturelles locales) ou nationaux (faisant partie de terminologies canadiennes officielles, sans variation régionale). Ce Lexique n’est pas exhaustif : il donne une sélection caractérisée par la diversité de ses sources (écrites et orales, langue des jeunes, littérature, médias, etc.) et de ses origines linguistiques et historiques. Cette sélection est statistiquement représentative de la langue de l’Ouest.
adj. | adjectif |
---|---|
adv. | adverbe |
f. | féminin |
loc. | locution |
m. | masculin |
n. | nom |
pl. | pluriel |
Rem. | remarque sur l’histoire, les dénotations ou les connotations du mot |
sg. | singulier |
Syn. | synonyme en FT. ou FR. |
v. | verbe |
L’astérisque * renvoie au volume RODRIGUEZ, Liliane (1984). Mots d’hier, mots d’aujourd’hui, Saint-Boniface (Manitoba), Éditions des Plaines., pour de plus amples commentaires.
FT. | français transnational |
---|---|
FR. | français régional de forme ou de sens |
FRa. | français ancien (archaïsme ou dialectalisme, absent ou rare en FT) |
amér. | amérindianisme |
mét. | français régional particulièrement en usage chez les Métis de l’Ouest |
angl. | mot anglais ou anglicisme, ancien ou récent |
A B C D E F G H J K L M O P R S T V W Z
A
- MA abrier, s’abrier v. FRa.
Abriter, s’abriter. Syn. Se couvrir. S’abrier sous un arbre quand il pleut.
Rem. Sous les formes habrier et abruyer, ce verbe fait partie de la langue courante du 16e siècle. En 1684, il est perçu comme vieux (Furetière). Archaïsme en FT. *
- MA achaler v. FRa.
Agacer. Syn. Embêter, enquiquiner. Achaler quelqu’un avec des remarques. Mais, j’t’avertis, si t’es venu pour m’achaler... ! (G. Gauthier, 2015).
Rem. Ce dialectalisme (achabler) de Saintonge signifie frapper ou blesser. En FT., il disparaît de l’usage au 16e siècle. En FR., il reste fréquent, de même que ses adjectifs participiaux dérivés. *
- MA achigan n. m. amér.
Perche noire (genre Micropterus). Pêcher l’achigan dans le lac.
- MA affaire, avoir affaire à loc. angl.
Se mêler inopinément des affaires de quelqu’un. Syn. S’immiscer. T’as pas d’affaire à lire mes poèmes ! (G. Gauthier, 2015).
Rem. Locution calquée sur l’anglais (To have no business doing something). Anglicisme phraséologique, employé à la forme négative.
- MA armoire n. f. FRa.
Placard. Changer les armoires de la cuisine.
Rem. Le mot médiéval désigne un meuble en bois à une ou deux portes, destiné au rangement d’armures ou de vêtements. Puis, il désigne une armoire construite dans un mur, renommée placard en 1792. En FR. du Manitoba, le mot désigne toujours l’armoire et le placard. *
- MA atoca, ataca n. f. amér.
Petite baie sauvage rouge, Vaccinium oxycoccos ou Vaccinium macrocarpon. Syn. Airelle des marais, canneberge. Nous mangeons la dinde de Noël avec des atocas.
Rem. Aujourd’hui, le synonyme canneberge (FR.) est plus fréquent qu’atoca. Cette baie ne se consomme que cuite. Voir canneberge.
- MA auto, automobile n. f. FRa.
Voiture. S’acheter une auto, une auto jaune, conduire des autos.
Rem. Le mot composé initial, voiture automobile, est attesté en 1861. En 1890, l’adjectif automobile devient nom et désigne une automobile non utilitaire. Remplacé par voiture en FT., où automobile (n. ou adj.) est soutenu ou spécifique (salon de l’automobile, course automobile), et auto, un diminutif familier (petites autos, autos tamponneuses). *
- MA awapou n. m. amér.
Sacoche pour les provisions de bouche du voyageur. Syn. Musette. Il est à cheval, un sac de couchage roulé, attaché en arrière de la selle, son fusil, ses cartouches, son couteau de chasse, son « awapou » (nourritures) qui consistait de deux galettes de métis, du saindoux, du thé noir et un peu de sucre. (H. Létourneau, (1978) 1992).
B
- MA bannock, banique n. f. angl.
Pain plat, de farine et d’eau, sans levain. Ils étaient accoutumés à la bannock. (M. Ferland, 2006).
Rem. Mot anglais ancien (attesté avant 1000), du gaélique écossais bannach. Dans la recette écossaise d’origine, c’est un pain plat et rond, fait de farine d’avoine ou d’orge. Dans l’Ouest, c’est un pain similaire, cuit au gril ou au four, répandu chez les Métis et les Amérindiens. Voir galette, galette de Métis, galette métisse.
- MA baptême n. m. FR.
Juron, exclamation sacrilège, sacre. Syn. Merde, alors ! (Vulgaire). Est-ce qu’il va falloir qu’on mange de la bouffe de chien, baptême ? (M. Prescott, 2005).
Rem. Souvent employé avec d’autres jurons synonymes (FR.) du même registre religieux : câlice (calice), estie (hostie), tabarnac (tabernacle), crisse (Christ). Qu’est-ce que tu fais, câlice ? (un temps.) C’est épouvantable, tabarnac ! Qu’est qui te prend, baptême? C’est le manger à Rover, estie ! Touches-y pas ! (…) Estie de crisse ! Estie d’estie de baptême ! Où c’est qu’il est, Rover ? (M. Prescott, 2005).
- MA bardeau n. m. FR.
Planchette fine, servant à revêtir les murs des maisons. Syn. Tavillon, tavaillon.
Petite plaque rectangulaire, de feutre ou de fibre de verre, imbibée d’asphalte, servant de tuiles pour couvrir les maisons. Syn. Bardeau d’asphalte, asphalt shingle. Les bardeaux du toit sont usés.
Rem. Couverture de toit de couleur variable, usuelle au Canada depuis son invention en 1901. *
- MA bas n. m. FRa.
Vêtement de maille couvrant le pied jusqu’à la cheville ou le mollet.
Chaussette (couvrant pied et cheville). Bas de laine, bas d’hiver.
Socquette (chaussette courte, pour enfants). Les bas de la fillette.
Mi-bas, demi-bas (chaussette montant sous le genou). Les bas de son uniforme sont bleus.
Spécialité. Chaussette montante pour certains sports. Bas de hockey.
Rem. En FT., bas est un sous-vêtement féminin, couvrant la jambe (bas de nylon, bas de soie). *
- MA bâtisse n. f. FRa.
Bâtiment. Syn. Maison, édifice.Une grosse bâtisse, rénover une bâtisse.
Rem. Le bâtissement du 16e siècle devient bâtisse au 17e siècle et désigne, comme son synonyme bâtiment, toute construction servant à loger des hommes, des animaux ou des objets. En FR., bâtisse est courant en ce sens. En FT., c’est bâtiment qui a ce sens générique, et bâtisse est un terme spécialisé (maçonnerie) ou désignant un bâtiment grand ou peu plaisant. *
- MA bébête (bébite en prononciation régionale)n. f. FRa.
Petit insecte (générique). Syn. Petite bête. Il y a des bébites dans l’herbe.
Rem. En FT., mot appartenant surtout au langage des enfants.
- MA beigne croche n. f. mét.
Petit gâteau fait d’un ruban de pâte en forme de nœud. Syn. angl. Red-River twist Ma grand-mère fait des beignes croches.
Rem. Recette métisse. Voir croche.
- MA besson n. m. FRa.
Jumeau, jumelle. Les bessons de mon collègue.
Rem. Mot que le moyen-âge réservait à l’espèce humaine car jumeau ou jumelle s’appliquait aux objets (colonnes jumelles). Vieilli à la fin du 18e siècle en FT., où jumeau et jumelle s’appliquent à des noms animés ou non animés. *
- MA blanc-manger n. m. FRa.
Dessert à base de gelée et de lait. Je ne sais pas faire le blanc-manger.
Rem. Attesté dans les fabliaux médiévaux, ce nom désigne un entremets composé de gelée, lait d’amande et blanc de poulet. Aujourd’hui, c’est un dessert à base de gelée, de lait d’amandes et d’autres parfums (chocolat, etc.). En FT., c’est un terme rare et spécialisé (gastronomie). *
- MA blé d’Inde n. m. FRa.
Maïs. Aimer manger le blé d’Inde quand on campe.
Rem. Attesté en français dès 1603, blé d’Inde avait pour synonyme blé de Turquie, alors qu’il désigne une plante exclusivement américaine. Son synonyme maïs le remplace en FT. au 19e siècle. *
- MA bleuet n. m. FR.
Airelle-myrtille, Vaccinium angustifolium. Syn. Airelle du Canada, airelle des marais. Les bleuets sont plus petits et plus foncés que les poirettes.
Rem. Espèce américaine proche de la myrtille européenne, Vaccinium myrtillus. Ses baies bleu violacé sont comestibles crues ou cuites, dans des tartes ou des confitures. En FT., le bleuet est une fleur, la centaurée à fleur bleue.
- MA bobettes n. f. pl. FR.
Culotte, petite culotte (sous-vêtement féminin). Elle portait des bobettes blanches.
Caleçon (sous-vêtement masculin, en forme de short court). Il a mis ses bobettes grises.
- MA bombardier n. m. FR.
Véhicule motorisé de la marque Bombardier, composé d’une grande cabine couverte, se déplaçant sur une chenille et des patins. Les gars Sidore s’en vont pêcher / Ça prend qu’j’réchauffe le bombardier. (S. Carrière et J. Carrière, 2005).
Rem. Grand véhicule utilisé pour circuler sur les lacs gelés durant la pêche sur glace. Il se compose d’un siège pour le conducteur, d’un espace où dormir, d’un foyer et, à l’arrière, d’un espace réfrigéré pour conserver le poisson. Très fréquemment employé à Saint-Laurent (Manitoba) sur le lac Manitoba où, à chaque tournée de pêche sur glace, deux à cinq jours s’écoulent entre la pose et le retrait des filets.
- MA bombe n. m. FR.
Bouilloire. Syn. Canard. La bombe pour faire bouillir de l’eau.
Rem. Mot moins fréquent au Manitoba que son synonyme canard (FR.). Voir canard.
- MA botte de neige n. f. angl.
Botte doublée et imperméable. Elle a mis ses bottes de neige pour sortir.
Rem. Mot composé calqué sur l’anglais snowboot.
- MA botte de travail n. f. angl.
Chaussure de sécurité. Il portait de vieux jeans tachés de peinture, des bottes de travail, un t-shirt blanc. (J. R. Léveillé, 2001). Mot composé calqué sur l’anglais work boot.
- MA boucane n. f. FR.
Fumée émise par du bois ou des plantes qui brûlent. Il y a de la boucane dans les champs en octobre.
Rem. De boucan, mot créole des Caraïbes, désignant un feu de camp.
- MA boucané, boucanée adj. FR.
Brun de peau. Il y avait en moi – malgré mon teint boucané et ma carrure athlétique – quelque chose comme une candeur enfantine. (M. Constantin-Weyer, (1936) 2013).
Rem. L’adjectif, dérivé du nom boucane, signifie sombre de teint ou bronzé.
- MA bourse n. f. FRa.
Porte-monnaie.
Sac à main. Elle a perdu sa bourse.
Rem. En FR., bourse conserve son sens premier (petit sac refermable pour mettre la petite monnaie). Par synecdoque, le sac à main où l’on met cette bourse se nomme aussi bourse. *
- MA breuvage n. m. FRa.
Boisson. Le jus de pomme est un breuvage sucré.
Rem. En FR., breuvage est générique. En FT., boisson est générique et breuvage spécifique (boisson médicinale, philtre magique). *
- MA brigade n. f. mét.
Convoi de charrettes de la rivière Rouge tirées par des chevaux ou des bœufs. La brigade arriva, elle était longue, composée de nombreuses charrettes, chargées soit de fourrures, soit de passagers. (H. Létourneau, (1978) 1992).
Rem. Terme militaire français appliqué, par extension, aux convois que les Métis de l’Ouest formaient lors des grandes chasses au bison, d’une durée de plusieurs semaines. Les brigades s’organisaient selon une structure militaire pendant la durée de la chasse.
- MA bronco n. m. angl.
Cheval sauvage ou peu dressé. Syn. Poney indien, mustang. Les broncos du Stampede de Calgary sont arrivés dans la ville.
Rem. Mot anglais, emprunté à l’espagnol mexicain. Voir cayousse.
- MA buffalo n. m. angl.
Bison d’Amérique, Bison bison. Syn. Buffle d’Amérique. Quand le gouvernement a pris au Manitoba, ça changeait vite : il y avait plus de buffalo. (M. Ferland, 2006).
Rem. Anglicisme fréquent autrefois, mais bison est plus fréquent au 21e siècle.
C
- MA canard n. m. FR.
Bouilloire. Syn. Bombe. Le canard se trouve dans la cuisine.
Rem. Mot plus fréquent au Manitoba que son synonyme bombe (FR.). Voir bombe.
- MA canneberge n. f. FR.
Petit fruit sauvage rouge, Vaccinium oxycoccos ou Vaccinium macrocarpon, qui ne se consomme que cuit. Syn. Atoca, airelle des marais. Une dinde avec une sauce aux canneberges. Voir atoca, ataca.
- MA canot n. m. FRa.
Canoë. Aller en canot sur la rivière.
Rem. Mot originaire de la langue caraïbe arawak, emprunté par l’espagnol, puis par le français en 1519, sous la forme canoe, puis canot en 1599. Le mot désignait toute embarcation légère, maniée à la pagaie. En FT., le mot canoë est emprunté à l’anglais en 1886 pour différencier l’embarcation amérindienne d’autres canots à moteur ou à rame. *
- MA cayousse, cayouche n. m. angl. mét. amér.
Cheval sauvage. Ils avaient des chevaux tellement bien conduits que, rien qu’à se pencher, leur cheval suivait. Mon père me disait ça. C’étaient des cayousses ! (M. Ferland, 2006).
Rem. Mot métis emprunté à l’anglais cayuse. Cheval ou poney sauvage de l’Ouest, du nom de la tribu amérindienne d’Orégon, les Cayuses. En FR. de l’Ouest, ce mot n’est pas péjoratif. Voir bronco.
- MA chaise berçante n. f. FR.
Chaise à bascule. Syn. Rocking-chair. Transitions (…) la chaise berçante postmoderne sans dossiers (L. Gaboury-Diallo, 2002).
- MA charrette de la rivière Rouge n. f. mét.
Grand chariot à deux roues, entièrement en bois, tiré par des bœufs ou des chevaux, et ingénieusement transformable en bateau plat (les roues sont amovibles). Syn. Chariot. Il y a une charrette de la rivière Rouge au musée.
Rem. Moyen de transport principal le long de la rivière Rouge et dans les Prairies, aux 19e et 20e siècles. Les charrettes étaient regroupées en convois (dites brigades), au moment des grandes chasses au bison des Métis de l’Ouest. Voir brigade.
- MA chat sauvage n. m. FR.
Raton laveur. À Winnipeg, il y a souvent des chats sauvages près des rivières.
Rem. En FT., ce mot désigne toujours un félin (le chat sauvage d’Écosse, par exemple).
- MA chevreu n. m. sg., chevreux n. m. pl. FRa.
Cerf. Voir un chevreu dans le parc, la chasse aux chevreux.
Rem. La terminaison reflète une prononciation dialectale ancienne. Voir chevreuil.
- MA chevreuil n. m. FR.
Cerf de Virginie, Odocoilleus virginianus. La chasse au chevreuil est contrôlée.
Rem. En FR., il désigne toujours le Odocoilleus virginianus. En FT., le mot chevreuil désigne le petit cervidé Capreolus. Voir chevreu, chevreux. *
- MA chicaner, se chicaner v. FRa.
Réprimander, gronder. Sa mère la chicane.
Se chamailler, se disputer. Les deux hommes avaient de grosses chicanes à ce sujet. (G. Roy, 1993). Se chicaner avec son amie.
Rem. En FR. manitobain, le verbe chicaner et le nom chicane conservent les sens (1 et 2 ci-dessus) qu’ils avaient aux 17e et 18e siècles. *
- MA chicoter v. FRa.
Se plaindre, râler. Elle chicote tout le temps.
Déranger, tracasser. Ta remarque le chicote.
Rem. De haute fréquence aux 16e et 17e siècles, comme au Manitoba d’aujourd’hui. *
- MA chien de prairie n. m. FR.
Rongeur, Cynomys ludoviciamus. Un chien de prairie sort de son trou.
Rem. Ce rongeur, très répandu dans les Prairies canadiennes, se caractérise par sa posture verticale, quand il se dresse sur ses pattes arrière.
- MA coulée n. f. FR.
Ravin, moraine ou lit de rivière asséché, caractérisé par son relief de plis rocheux érodés. Coulée, coulée ! On dansera près de toi ce soir. (S. Carrière et J. Carrière, 2005).
Rem. Type de relief courant dans les Prairies. Terme de géographie employé en anglais, emprunté au français du Canada. En FT., coulée a plusieurs autres sens, excluant celui-ci.
- MA coureur de(s) bois n. m. FRa. (coureur)
Personne de la Nouvelle-France explorant le Centre et l’Ouest du Canada pour traiter avec les Amérindiens. Les coureurs de bois venaient dans l’Ouest pour commercer avec les Cris.
Rem. Au 17e siècle, coureur désignait toute personne parcourant un lieu, sens générique disparu en FT., où le mot est soit spécifique (coureur cycliste, coureur automobile), soit péjoratif (coureur de jupons). Les coureurs de bois de la Nouvelle-France (par)couraient librement le pays pour commercer avec les Amérindiens, sans contrat officiel. * Voir voyageur.
- MA couverte n. f. FRa.
Couverture. Les couvertes de laine de la Compagnie de la Baie d’Hudson sont épaisses. Cette couverte est souvent blanche avec quatre larges bandes de couleur (rouge, verte, jaune et bleue).
Rem. Au moyen-âge, couverte est riche en dérivés : couverter, couvertorier, etc. Concurrencé au 16e siècle par couverture, le mot devient archaïque. Terme spécialisé en FT. (faïencerie). *
- MA cow-girl n. f. angl.
Fille élevée dans un ranch ou une ferme. Il y a des cow-boys et les cow-girls en Alberta.
Rem. Emprunt à l’anglais cowgirl, féminin du mot anglais cow-boy.
- MA craint-rien, crains-rien n. m. mét.
Voir mackinaw.
- MA crème glacée n. f. FRa.
Glace. Mange une bonne crème glacée. (A. Saint-Pierre, (1982), 2012).
Rem. Souvent pris à tort pour un anglicisme, ce mot ancien reste d’un usage fréquent en FR..
- MA crémone n. f. FRa.
Cache-nez, foulard. Porter une crémone en hiver.
Rem. Forme d’origine dialectale, tirant son sens du gilet croisé, traditionnel en Picardie. En FT., crémone est un terme spécialisé (ferronnerie) désignant l’espagnolette, une barre de fer servant à fermer une fenêtre ou une porte.
- MA croche adj. FRa.
Bancal. Une table croche.
Malhonnête, tordu. Une idée croche.
Crochu. Des doigts croches.
Rem. Adjectif dérivé du nom crochet au moyen-âge. Très fréquent dans l’ancienne langue, au sens propre ou figuré, comme en FR. manitobain. *
- MA crosser v., se crosser de loc. FR.
Branler (vulgaire).
S’en branler (familier); se ficher de quelque chose. J’m’crosse de vos explications. (R. Cenerini, 2011).
- MA culotte(s) n. f. sg. ou pl. FRa.
Pantalon. Il (ou elle) a mis ses culottes de laine.
Rem. Au 16e siècle, le mot désigne un vêtement d’homme couvrant la jambe jusqu’au genou. Au 19e siècle, il commence à désigner, en FT., le sous-vêtement féminin, tandis que pantalon désigne le vêtement masculin ou féminin, qui couvre toute la jambe. *
- MA culottes de neige n. f. pl. FR. angl.
Pantalon ou surpantalon imperméable. En hiver, les enfants mettent leurs culottes de neige pour aller à l’école.
Pantalon de ski. Il a acheté des culottes de neige pour le ski.
Rem. Culotte (au sens de pantalon) est un mot de FRa., mais le mot composé est calqué sur l’anglais snow pants. En FT., culotte désigne un sous-vêtement féminin, mais le sens de pantalon se maintient dans quelques mots (culotte de cheval, culotte d’équitation). Voir culotte(s).
D
- MA découverte n. f., aller en découverte loc. FR.
Reconnaissance. Aller ou partir en reconnaissance. Maskwa, mon oncle Antoine, dit Maskwa, il avait été en découverte, lui. Il a revenu. Il a dit : « Il y a du buffalo, là, à telle place. » (M. Ferland, 2006).
- MA déjeuner n. m. FRa.
Petit déjeuner. Le déjeuner aux crêpes commence à 7 h du matin.
Rem. C’est au 20e siècle que le glissement entre déjeuner et dîner se produit, avec l’apparition de petit déjeuner pour désigner le repas du matin. Voir dîner et souper. *
- MA dîner n. m. FRa.
- MA doré n. m. poisson doré n. m. FR.
Voir laquaiche aux yeux d’or, la quèche.
- MA drap n. m. FRa.
Tissu. Acheter du drap pour faire une robe.
Rem. Mot resté générique du moyen-âge au 18e siècle, où il désignait tout type de tissu, comme en FR.. En FT., il s’est spécialisé (drap de lit, ou étoffe chaude et épaisse). *
E
- MA écaler v. FRa.
Écosser. On écale les pois.
Rem. Dans son sens ancien, et en FR., écaler signifie retirer la peau d’un fruit frais ou sec. Dès le 20e siècle, il ne s’emploie plus en FT. que pour retirer la coque des fruits à écale (noisette, noix, amande, etc.) ou la coquille des œufs. *
- MA enfarger, s’enfarger v. FRa.
Se prendre les pieds dans un obstacle. Syn. Trébucher. Elle s’est enfargée dans la robe trop longue.
Se perdre. Syn. S’égarer. S’enfarger dans un problème.
Immobiliser un cheval par un dispositif. Il mettra des « enfarges » à son cheval, fera un bon feu de camp près duquel il se couchera. (H. Létourneau, (1978) 1992).
Rem. Verbe du 15e siècle, de sens concret (entraver un cheval), puis abstrait, sens conservés en FR., alors qu’en FT. le mot n’existe plus. *
- MA être mieux v. angl.
Faire mieux. Tu sais bien qu’on n’a pas d’argent (…) avec le paiement du mortgage, on serait mieux d’attendre au printemps. (R. Auger, 2007).
- MA étudiant, étudiante n. FRa. angl.
Personne qui étudie dans le cadre d’une institution éducative.
Élève, écolier, écolière. Un étudiant de 2e année.
Élève, collégien(ne), lycéen(ne). Une étudiante de 10e année.
Rem. Synonyme d’écolier en FT., jusqu’au 17e siècle. En FR., ce nom s’emploie génériquement, ce qui est considéré comme un anglicisme sémantique (l’anglais student désigne toute personne qui étudie quelque chose, quel que soit son âge et le lieu de son apprentissage). En FT., étudiant désigne uniquement une personne qui étudie à l’université. *
F
- MA face n. f. FRa.
Visage. Ils ont reconnu ta face.
Rem. En FR., face a gardé le sens premier qu’il avait dans l’ancienne langue, et s’est maintenu sous l’influence de l’anglais face, sans être pour autant un anglicisme. En FT., face s’emploie plutôt comme adverbe (en face), préposition (en face de) et locution (regarder un problème en face), ou péjorativement (une face méchante). *
- MA fête n. f. FRa.
Anniversaire. C’est la fête de ma sœur, elle a quinze ans.
Rem. En FR., fête désigne le jour de naissance d’une personne. C’était le sens initial de ce mot, car il y avait fête le jour de la naissance d’un roi. En FT., fête désigne spécifiquement le jour de la fête du saint dont on porte le nom, une cérémonie ou commémoration collective (Fête des mères, Fête de la musique, sa fête, c’est la Sainte-Catherine), ou une soirée entre amis. *
- MA fève n. f. FRa.
Haricot sec. On a servi des fèves au lard.
Haricot frais, jaune ou vert. Une salade aux fèves.
Rem. En FR., fève désigne la fève à gros grains, ou gourgane. La lexie simple fève est une réduction de la lexie complexe fève de haricot, courante au 17e siècle. En FT., fève désigne la plante annuelle Vicia faba, cultivée pour ses graines pouvant se consommer cuites ou crues, et haricot désigne plusieurs plantes légumineuses, annuelles ou vivaces, naines ou grimpantes, du genre Phaseolus. *
- MA funérailles n. f. pl. FRa.
Enterrement, obsèques. Les funérailles de son oncle sont à midi.
Rem. En FR., le mot ancien s’est maintenu dans l’usage, sous l’influence de l’anglais funeral. En FT., le mot funérailles est réservé à des obsèques de grande ampleur, d’ordre historique ou national (les funérailles de Lady Di). *
G
- MA galant adj. FRa.
Hardi ou enthousiaste. Les galants participants au rallye.
Rem. Attesté dès 1318, cet adjectif avait le sens principal de vif, hardi et joyeux, dérivant de l’ancien français galer (s’amuser) et conservé en FR.. *
- MA galette, galette de Métis, galette métisse n. f. mét.
Pain plat, fait de farine et d’eau, sans levain. Syn. Bannock, banique. (...) son « awapou » (nourritures) qui consistait de deux galettes de métis, du saindoux, du thé noir et un peu de sucre. (H. Létourneau, (1978) 1992).
Rem. Recette métisse et amérindienne, d’origine écossaise, aisée à réaliser sur un feu de camp, au four ou sur le gril. Voir bannock, banique.
- MA garrocher v. FRa.
Lancer, jeter, balancer. Garrocher une roche dans le lac.
Rem. Ce mot d’origine dialectale (de garoc, arbalète) fut remplacé par plusieurs synonymes au 17e siècle, époque où il sort de l’usage en FT. *
- MA Gouémin n. m. mét.
Homonyme, personne du même nom. Par exemple, lui s’appelait Toussaint, puis mon père s’appelait Toussaint. Ils se disaient : Tiens, bonjour Gouémin ! (M. Ferland, 2006).
- MA grafigner, grafiner v. FRa.
Griffer (sujet animé). Ce minet grafine en jouant !
Égratigner (sujet animé ou non animé).
Rem. Ce mot d’origine germanique ou nordique, dialectal en Anjou, est courant au moyen-âge. Il ne se dit plus que des chats au 17e siècle, puis disparaît de FT. au 20e siècle. *
H
- MA hart, hart rouge n. m. FRa.
Cornouiller stolonifère.Cornus stolonifera. Syn. Cornouiller sanguin. Transitions (…) ma langue de hart rouge (L. Gaboury-Diallo, 2002).
Liens faits de rameaux séchés.
Rem. Le hart rouge tient son nom de l’arbre femelle dont le bois rougit en vieillissant, en hiver.
J
- MA jaser v. FRa.
Bavarder. Jaser entre amis.
Rem. Onomatopée datant du 12e siècle, synonyme de parler abondamment et pour le plaisir. Sens conservé en FR. manitobain. En FT., le mot a souvent une connotation négative (Syn. Persifler). *
- MA jigger, prairie jigger, prairie ice jigger n. m. angl. mét.
Instrument de pêche sur glace. Hâle le cordeau pi tends des rets / Sort le jigger pi reviens demain. (S. Carrière et J. Carrière, 2005).
Rem. Mot d’anglais canadien désignant l’instrument servant à installer et fixer les filets à poisson entre deux trous sous la glace (pêche d’hiver). Comme les autres emprunts lexicaux de ce Lexique, ce mot est prononcé à l’anglaise : [dʒɪɡər].
- MA job n. f. angl.
Emploi. Syn. Boulot. L’été arrive, puis, mademoiselle, elle décide de lâcher sa job. (R. Auger, 2007).
- MA joute n. f. FRa.
Partie. Syn. Match. À 10 heures, une joute de hockey. (La Liberté, 11 février 1982).
Rem. En 1160, la jostée était un combat courtois à cheval, entre deux cavaliers armés d’une lance. En FT., ce mot est concret et historique (joute médiévale) ou figuré (joute verbale).*
K
- MA kinikinik n. f. ou m. amér.
Arctostaphyle raisin-d’ours, Arctostaphylos uva-ursi. Syn. Raisin-d’ours.
Feuille séchée de cette espèce, servant de tabac. Syn. Tabac sauvage, raisin-d’ours. Les Métis fumaient de la kinikinik. (M. Ferland, 2006).
Rem. La feuille de cette plante, séchée et pilée, servait de tabac. Consommée traditionnellement dans l’Ouest parmi les Amérindiens, Métis et Voyageurs.
L
- MA laquaiche aux yeux d’or, la quèche n. f. FR.
Perche de la famille des Hiodontidés, Hiodon alosoides. Syn. Doré, poisson doré, weepicheesis. On pêche les dorés (des laquaiches) dans le lac Winnipeg.
Rem. Ce poisson de lac, aux reflets dorés ou argentés, se nomme goldeye en anglais. Il se pêche dans le lac Winnipeg – d’où son nom anglais, Western goldeye ou Winnipeg goldeye. Vers 1890, il se commercialise à Winnipeg. Se consommant fumé, il acquiert ainsi sa célèbre couleur rouge orangé. Voir doré, poisson doré.
- MA liqueur n. f. FRa.
Soda (boisson gazeuse et sucrée). Le Sprite est une liqueur douce.
Rem. Le FR. a gardé le sens générique initial (boisson avec ou sans alcool). En FT., les liqueurs sont des boissons douces alcoolisées (crème de banane, crème de menthe). *
M
- MA macaron n. m. FRa.
Badge. Il faut acheter un macaron pour entrer dans les relais du Festival du Voyageur.
Rem. Au 16e siècle, macaron désigne un petit gâteau rond aux amandes, puis il acquiert des sens techniques, parmi lesquels la vignette servant de titre d’entrée (sens est conservé en FR. manitobain). En FT., l’anglicisme badge a remplacé macaron. *
- MA mackinaw n. m. amér.
Pantalon robuste. Chaque matin, j’étais obligé de resserrer d’un cran la ceinture de mon gros pantalon d’étoffe bourrue et indéchirable, le mackinaw, cher aux coureurs de bois, que les métis franco-indiens appellent d’un joli nom : le craint-rien. (M. Constantin-Weyer, (1936) 2013). Voir craint-rien, crains-rien.
- MA maganer v. FRa.
Abîmer. Maganer ses habits.
Amocher, blesser. Maganer quelqu’un.
Blesser, meurtrir. Il est tout magané par l’accident.
Rem. Les formes meshaigner, maagnier ou mahaner ne sont que quelques-unes des quarante et une épellations recensées (Godefroy) de ce mot attesté dès 1180. Au 16e siècle, le mot est toujours en usage au sens concret (mutiler) ou abstrait (tourmenter), et il disparaît de FT. au 17e siècle. En FR., il conserve son sens concret ancien. *
- MA maison de guerre n. f. FR. angl.
Petite maison sans sous-sol, comportant souvent un étage avec deux chambres mansardées. « Les maisons de guerre » c’était une phrase qu’on entendait assez souvent. C’est-à-dire, les maisons bâties pour les vétérans de la deuxième guerre mondiale. (G. Morrissette, 2002).
Rem. Entre 1946 et 1948, quelques milliers de petites maisons furent construites à Winnipeg pour loger les anciens combattants de retour de la Deuxième Guerre mondiale. Elles sont toujours habitées au 21e siècle. Mot composé, calqué sur l’anglais war house.
- MA maringouin n. m. amér.
Moustique. Il y a trop de maringouins près du lac.
Rem. Le mot moustique du FT. est très fréquent dans l’Ouest, où maringouin est désormais perçu comme familier.
- MA Métis, Métisse n. et adj. FR.
Personne ayant un ancêtre amérindien (souvent cri ou ojibwé, au Manitoba) et un ancêtre européen (souvent français, écossais ou irlandais, au Manitoba).
Un des trois groupes autochtones officiels du Canada, les deux autres étant les Amérindiens des Premières Nations et les Inuits. Les Métis de Saint-Laurent pêchent en hiver sur le lac Manitoba.
Rem. En FT., personne d’origine mixte, quelles que soient ses ethnies ancestrales (un Ivoirien métis, ou un Métis de Louisiane). Voir Michif.
- MA Michif, Méchif, Métchif, Mitchif n. et adj. FR. mét.
Nom et adjectif désignent une personne ou un peuple mixte, amérindien et européen, Syn. Métis. Michif Cantos (G. Morrissette, 2002). Ce que je suis venue à apprécier surtout, c’était le parler des Métis du coin : le métchif, du français où se mêlait de l’ojibwa ou du cri, et parfois un peu d’anglais. (J. R. Léveillé, 2001).
Rem. Nom donné aux Métis de l’Ouest, désignant aussi la langue qu’ils parlaient au 19e siècle, langue mixte composée de français et de cri. Ayant aujourd’hui peu de locuteurs (moins de 1000), cette langue a néanmoins plusieurs variétés locales. Le français métchif est un parler régional (FR.) incluant des emprunts au métchif et des néologismes d’ordre historique ou culturel. La prononciation affriquée [tʃ] de la consonne [t] est un dialectalisme picard. Voir Métis.
- MA mitaine n. f. FRa.
Moufle. Des mitaines d’hiver.
Rem. En français dialectal, mitaine et moufle s’emploient comme synonymes. À partir du 19e siècle, en FT., mitaine désigne un gant qui laisse les doigts découverts, et moufle un gant qui n’a de séparation que pour le pouce. *
- MA monde n. m. FRa.
Gens. Le monde est arrivé dans la salle.
Tout le monde, presque tout le monde, presque tous les gens. Le monde aime les beignes.
Rem. Collectif ancien, toujours en usage en FR.. En FT., monde s’emploie surtout avec l’article partitif (Il y a du monde dans la salle. Il y a peu de monde ici.) *
- MA mortgage n. m. angl.
Hypothèque. Tu sais bien qu’on n’a pas d’argent (…) avec le paiement du mortgage, on serait mieux d’attendre au printemps. (R. Auger, 2007).
Rem. Comme les autres emprunts lexicaux de ce Lexique, ce mot est prononcé à l’anglaise.
O
- MA œil-de-bouc n. m. FR.
Parhélie, parélie. Syn. Chiens du soleil, faux soleils. Ce matin de décembre, les œils-de-bouc étaient magnifiques !
Rem. Photométéore ayant lieu par temps très froid, composé de deux réverbérations symétriques posées sur le halo qui entoure le soleil. Terme motivé par la ressemblance avec les yeux des boucs, disposés de chaque côté de leur tête, comme les faux soleils de chaque côté du soleil.
- MA orignal n. m. FRa.
Élan du Canada. Alces americanus. Aller à la chasse à l’orignal.
Rem. Le nom de ce cervidé américain est d’origine basque (oreinak, pluriel d’orein).
- MA outarde n. f. FR.
Barnache du Canada. Syn. Oie du Canada. En octobre, les outardes partent vers le sud.
Rem. Oiseau migrateur Branta canadensis, très commun dans les Prairies, où il se reproduit lors de grandes migrations. Autrefois orthographié oultarde, ce mot se rencontre aussi dans des récits historiques. En FT., outarde désigne exclusivement un échassier d’Afrique (genre Otis).
- MA ouvrage n. m. FRa.
Travail. Syn. Besogne. Cela ferait beaucoup d’ouvrage. (G. Roy, 1980)
Lieu de travail (par métonymie). Elle va à son ouvrage en auto.
Rem. Au moyen-âge, ouvrage a de nombreux sens. Il désigne en particulier le travail humain, sens conservé en FR. manitobain. En FT., travail prédomine en ce sens, et ouvrage a des sens plus spécialisés (ouvrage de couture, ouvrage de maçonnerie). *
P
- MA pantalon de neige n. m. angl.
Pantalon ou surpantalon imperméable.
Pantalon de ski.
Rem. Anglicisme, calqué sur l’anglais snowpants. Voir culottes de neige.
- MA paroisse Kateri Tekakwitha n. f. FR.
Paroisse autochtone amérindienne et métisse. Il y a une paroisse Kateri Tekakwitha à Winnipeg.
Rem. Ces paroisses ont un rite catholique incorporant des concepts et symboles autochtones. Paroisses fondées en l’honneur de la première sainte autochtone d’Amérique du Nord, Kateri Tekakwitha (1656, Auriesville, New York – 1680, Kahnawake, Québec).
- MA pêche blanche n. f. FR.
Pêche sur glace. À Saint-Laurent, la pêche blanche est d’un niveau professionnel.
- MA peinturer v. FRa.
Peindre. Peinturer les maisons.
Rem. En FR., il a le même sens qu’au 11e siècle, sans la connotation péjorative acquise en FT. *
- MA pembina, pimbina n. f. amér.
Fruit sauvage de la viorne trilobée, Viburnum trilobum. Syn. Obier. La gelée de pembina.
Rem. Ce fruit se consomme cuit, pour accompagner les viandes ou en faire des gelées.
- MA perchaude n. f. FR.
Perche canadienne de la famille des Percidae. Il y a beaucoup de perchaudes dans le lac.
- MA perogy, perogie n. m. FR.
Petite bourse de pâte non levée, farcie de purée de pommes de terre, parfois additionnée de fromage, etc. Manger des perogies au fromage et à l’oignon.
Rem. Mot et plat sont d’origine polonaise et ukrainienne.
- MA pique-bois n. m. FRa.
Nom familier du pic noir, Picus martius, de la famille des Picidés. Il y a un pique-bois dans le pommier du jardin.
Rem. Les deux composants de la lexie pique-bois évoquent l’action de ces oiseaux qui perforent bruyamment les troncs des arbres pour y nicher ou se nourrir. Très employé en FT. au 19e siècle.
- MA piquer une bonne jasette loc. FR.
Faire la causette, bavarder un brin, causer. Nous avons piqué une bonne jasette avec les jeunes. Voir jaser.
- MA plat, plate adj. m. ou f. FRa.
Banal, ennuyeux. Ce concert était vraiment plat !
Rem. En FR., l’adjectif plat a conservé le sens (banal) et la fréquence qu’il avait au 16e siècle. *
- MA plume n. f. FRa.
Stylo. Prends ta plume et écris ton nom.
Rem. En FR., le mot plume désigne tout instrument servant à écrire, par analogie avec l’ancien instrument d’écriture (la plume d’oie). En FT., stylo s’emploie en ce sens (mot emprunté à l’anglais en 1907), tandis que plume a son sens initial restreint (plume d’oiseau) ou des sens figurés (avoir une belle plume, un beau style). *
- MA pogner v. FRa.
Attraper. Il a pogné un virus.
Émouvoir, empoigner. C’est une chanson qui pogne.
Rem. En FR., poigner se prononce pogner, et garde la forme non préfixée et le sens concret (attraper avec le poing) qu’il avait au 15e siècle. En FT., poigner est remplacé par empoigner. *
- MA poirette n. f. FR.
Baie comestible bleu sombre, fruit de l’amélanchier, Amelanchier alnifolia. Syn. Petite poire, saskatoon, saskatoun. Je fais de la confiture de poirettes.
Rem. Espèce de baie de l’Ouest du Canada. Elles entraient dans la fabrication du pémican (mélangées à de la viande d’orignal ou de bison). Consommées crues ou en confiture.
- MA poisson doré n. m. doré n. m. FR.
Voir laquaiche aux yeux d’or, la quèche.
- MA pommette n. f. FR.
Fruit du pommier sauvage, Pyrus coronaria. Syn. Petite pomme, pomme sauvage. Nous faisons toujours de la gelée avec les pommettes. On ne mange pas les pommettes crues.
Rem. En FT., pommette est un diminutif générique ancien, ou désigne la partie osseuse des joues (avoir les pommettes saillantes).
- MA pou de bois n. f. FR.
Tique. Arthropode du genre Dermacentor. Syn. Tique des bois. Il y a des poux de bois sur les arbres en juin. Tu as un pou de bois dans les cheveux.
Rem. Cet insecte, qui se fixe sur la peau des personnes et des animaux, est porteur de bactéries, notamment la borrélie, source de la borréliose ou maladie de Lyme.
- MA protège-oreille n. m. FR.
Accessoire vestimentaire. Sorte d’écouteur formé de deux coussinets de tissu ou de laine protégeant les oreilles du froid. Mets tes protège-oreilles pour sortir dans le vent en hiver.
- MA Pur, Pure n. et adj. mét.
Métis de l’Ouest. Le Pique-nique des Purs. (...) Les Purs jasaient, leurs cries (sic) culbutaient la prairie « on est des purs Métchifs ! » (G. Morrissette, 2002).
Rem. Nom et adjectif sont des autodésignations définissant un Métis resté attaché au mode de vie des premiers Métis de la région de la rivière Rouge, et toujours fier de son identité mixte.
R
- MA ramancheux, remmancheur n. m. FRa.
Rebouteux (personne sachant remettre en place une articulation). Les docteurs ! Les ramancheux en savaient plus qu’eux autres. (R. Auger, 2007).
Rem. Forme orale de remmancheur, dialectale par la prononciation du suffixe ([ʀ] final amuï).
- MA rat d’eau n. m. mét.
Rat musqué. La fourrure du rat d’eau.
Rem. Mammifère rongeur d’Amérique du Nord (du genre Ondatra, mot amér.).
- MA riz sauvage n. m. FR.
Zizanie aquatique, Zizania aquatica. Graminée poussant dans les lacs. Son grain allongé ressemble à un grain de riz noir. Le riz sauvage se cuit en 45 minutes.
Rem. L’appellation riz n’est pas scientifiquement exacte, car le riz sauvage n’est pas une céréale. Nourriture traditionnelle des Autochtones d’Amérique du Nord.
- MA roche n. f. FRa.
Rocher. Monter sur une roche pour sauter dans l’eau.
Caillou. Jeter des roches dans le lac.
Rem. En FR., comme au 16e siècle, roche désigne indifféremment la matière minérale ou des objets de taille variable en cette matière (roc, caillou). En FT., roche désigne la matière minérale et s’emploie dans les registres scientifiques (roche calcaire). *
- MA rond n. m. FR. angl.
Petite patinoire circulaire extérieure. Patiner sur le rond.
Rem. Anglicisme, partiellement calqué sur l’anglais, ice-rink.
- MA rouli-roulant n. m. FR.
Planche à roulettes. Faire du rouli-roulant dans le parc.
Rem. Néologisme canadien, motivé par le mouvement exercé pour se propulser sur cette planche munie de quatre roulettes. L’anglicisme skate-board (ou skate) s’emploie en FT.
S
- MA se sacrer v. FR.
Se ficher de, être indifférent à. Ils se sacraient ben. (M. Ferland, 2006).
- MA scrip, scrip métis, land scrip n. m. angl.
Titre de propriété, donné par le gouvernement aux Métis de l’Ouest. (...) ils ont donné des scrips aux Métis. C’était un papier comme quoi qu’ils t’assuraient que chaque enfant métis né avant le Transfert avait droit à 240 acres comme citoyen de la province. (M. Ferland, 2006).
Rem. Certificat servant de titre de propriété, délivré aux Métis de l’Ouest, restés sans terrain au moment du transfert de la Terre de Rupert au Canada (en 1870, pour le Manitoba). Le terrain était attribué par le gouvernement fédéral canadien, après un arpentage fédéral. Le scrip n’indiquait pas d’avance le lieu du terrain attribué. Comme les autres emprunts lexicaux de ce Lexique, ce mot est prononcé à l’anglaise.
- MA serrer v. FRa.
Ranger. Serrer ses lunettes dans son sac.
Rem. Mettre en sécurité est le sens ancien du verbe serrer, encore en usage en FR. manitobain. En FT., ce sens s’exprime par le verbe ranger, et serrer signifie plutôt mettre à l’étroit, confiner. *
- MA soulier n. m. FRa.
Chaussure. Porter des souliers noirs, faire des souliers.
Rem. Au 17e siècle, soulier désigne une chaussure en cuir, et chaussure, tout autre type de chaussure (dont les bottes). En FR., soulier a son sens initial, et est plus fréquent que chaussure. *
- MA soulier mou n. m. mét.
Mocassin amérindien. Des souliers mous. Le soulier mou, c’est de la peau de chevreux, ou bien non, de la peau de mouton ou d’orignal bien arrangée. (M. Ferland, 2006).
- MA souper n. m. FRa.
Dîner. On soupe à 20 heures.
Rem. En FT., souper désigne un repas qui se prend tard dans la nuit, par exemple après un spectacle. Voir déjeuner et dîner. *
T
- MA tortue peinte n. f. angl.
Tortue d’Amérique (Chrysemys picta). La tortue peinte habite dans le champ.
Rem. Cette tortue est la plus répandue en Amérique du Nord, du Canada au Mexique. Mot composé, calqué sur l’anglais painted turtle.
- MA tough adj. angl.
Dur, pénible. Lucie, quand c’est que t’as pas d’amis, c’est tough la vie. (A. Saint-Pierre, (1982), 2012).
Rem. Anglicisme. En FR., l’adjectif tough est beaucoup plus fréquent que le verbe tougher. Comme les autres emprunts lexicaux, ce mot est prononcé à l’anglaise, [tʌf], ou de façon hybride, [tœf].
- MA tougher v. angl.
S’aguerrir, s’endurcir. Elle est capable de « tougher » comme les autres. (A. Saint-Pierre, (1982), 2012).
Rem. Anglicisme lexical et morphologique, de l’anglais to toughen up, to become tougher. Comme les autres emprunts lexicaux hybrides, ce mot est prononcé de façon hybride, [tʌfe] ou [tœfe].
- MA transfert n. m. FR.
Transfert officiel de la Terre de Rupert au Canada, à la fin de la Charte de la Compagnie de la Baie d’Hudson, en 1870. « chaque enfant métis né avant le Transfert avait droit à 240 acres comme citoyen de la province. » (M. Ferland, 2006).
- MA trôlée, trâlée n. f. FRa.
Bande, ribambelle. Une trôlée d’écoliers.
Rem. Groupe de personnes marchant ou courant ensemble, de façon lente ou désordonnée. En usage au 15e siècle, le mot se raréfie au 16e siècle, puis disparaît en FT. *
- MA tuque n. f. FRa.
Bonnet. Mettre une tuque pour aller dehors.
Rem. Désigne d’abord une toque en fourrure, puis tout type de bonnet, de toute matière (tuque en laine) ou l’usage (tuque de ski). Tuque est une prononciation régionale de toque.
V
- MA velimeux adj. FRa.
Coquin, malin, rusé. T’es un petit vlimeux !
Rem. Prononciation archaïque de venimeux, adjectif dérivé du verbe envenimer ou envelimer. S’est maintenu dans des régions dialectales (par exemple, en Normandie) avant de disparaître complètement en FT. *
- MA violoneux n. m. FRa.
Ménétrier, violoniste de village. Les violoneux du Festival du Voyageur.
Rem. Joueur de violon au répertoire folklorique ou populaire. Souvent péjoratif en FT. *
- MA voyageur n. m. FR.
Personne sous contrat avec une compagnie de fourrure de la Nouvelle-France, pour traiter avec les Amérindiens de l’Ouest et du Nord-Ouest du Canada. Les Voyageurs arrivèrent en canot.
Rem. Contrairement aux coureurs des bois, les Voyageurs étaient engagés officiellement pour un an ou trois ans par les compagnies de fourrure. Ils transportaient les marchandises en canot, sur les voies fluviales et lacustres pour atteindre les forts de traite et autres lieux de commerce ou de troc, dans l’Ouest et le Nord-Ouest. Voir coureur de(s) bois.
Sources lexicographiques
Les sources de ce Lexique, annexé au Dictionnaire Usito, sont des publications résultant de nos enquêtes manitobaines des trente dernières années.
RODRIGUEZ, Liliane (1984). Mots d’hier, mots d’aujourd’hui, Saint-Boniface (Manitoba), Éditions des Plaines, 95 p. Il s’agit d’attestations écrites et orales de la langue de jeunes ou d’adultes, et de citations de l’hebdomadaire manitobain, La Liberté.
Dans le Lexique, l’astérisque * renvoie à ce volume pour de plus amples commentaires.
RODRIGUEZ, Liliane (2006). La langue française au Manitoba (Canada): Histoire et évolution lexicométrique. Tübingen, Max Niemeyer Verlag, 519 p. Il s’agit du vocabulaire disponible des jeunes ( enquête lexicale de 1990-1991, avec 344 témoins et un corpus de plus de 300 000 mots).
Publications issues de deux autres enquêtes de disponibilité, réalisées en trois autres villages manitobains (1993 et 2004-2006, avec 100 témoins) :
Rodriguez, Liliane (2018). « Foulard, écharpe, cache-nez, crémone ou scarf : synonymes et variation topolectale dans le vocabulaire des jeunes Manitobains ». Les Français d’ici - Des discours et des usages, sous la direction de S. Hallion et N. Rosen, Presses de l’Université Laval, p. 155-176.
____________ (2016). « Existe-t-il une variation lexicale intraprovinciale au Manitoba ? À la recherche d’une variation topolectale et d’isoglosses dans le vocabulaire disponible des jeunes entre 1990 et 2006 ». L’Amérique francophone-Carrefour culturel et linguistique. Actes du 10ème Colloque international français du Canada-français de France (Trèves, 19-21 juin 2014), I. Neumann-Holzschuh/B. Bagola, Éd. Frankfurt am Main (Peter Lang Edition), Canadiana Literaturen/Kulturen-Literatures/Cultures-Littératures/Cultures, volume 17, p. 205 - 221.
____________. (2012). « Évolution lexicométrique des régionalismes dans un corpus franco-canadien (1993-2006) ». Jadt 2012, 11e Journées internationales d’analyse statistique des données textuelles, A. Dister, D. Longrée et G. Purnelle (Éds), LASLA-SESLA, Université de Liège-Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles, p. 871-882.
Rodriguez, L. (2012). « Les mots patrimoniaux au Manitoba (Canada) entre 1963 et 2006 : déclin des mots religieux, maintien des mots de coutumes ». Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, volume 24, numéros 1et 2, p. 73-100.
Rodriguez, Liliane, Éd. (2009). Aboriginal Governance and Globalization, Proceedings of the International Symposium held at The University of Winnipeg (Canada), January 31st–February 2nd, Winnipeg, The University of Winnipeg, 140 p.
________________ (2003). « Le rôle du Godefroy dans la description du français du Canada : identification de formes lexicales et de traits morphologiques de moyen français dans un corpus franco-manitobain de la fin du XXe siècle ». Actes du Xe Colloque international sur le moyen français, Textes réunis et présentés par F. Duval, Paris, École des Chartes, p. 345-358, Index Verborum, p. 449-452.
______________ (1995). « La flore de l’Ouest canadien : dialectes, normes et stratégies de dénomination ». Dialectologie et littérature du domaine d’oïl occidental : lexique des plantes; morphosyntaxe, Actes du cinquième colloque tenu à Blois-Seillac, publiés par M.-R. Simoni-Aurembou, Dijon, Association bourguignonne de dialectologie et d’onomastique, p. 277-296.
Sources littéraires
La littérature du Manitoba et de l’Ouest est plutôt écrite en langue transnationale. La langue régionale se retrouve dans des récits historiques, des pièces de théâtre, des dialogues de romans et des chansons. Les attestations de ce Lexique proviennent des sources suivantes :
GAUTHIER, Guy (2015). Les Projecteurs et autres pièces, Saint-Boniface, (Manitoba), Éditions du Blé., Collection Blé en poche.
Références linguistiques
Les titres suivants incluent les ouvrages cités dans l’introduction, des publications sur divers aspects de l’histoire et de la société de l’Ouest et, à des fins comparatives, une liste succincte de références lexicographiques sur diverses aires géolinguistiques du Canada et d’Europe.
BÉLISLE, Louis-Alexandre (1989). Dictionnaire nord-américain de la langue française, Ottawa, Québec, Beauchemin.
BÉNETEAU, Marcel et HALFORD, Peter W. (2008). Mots choisis. Trois cents ans de francophonie au Détroit du lac Érié, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa.
BLAY, Jacqueline (1987). L’Article 23, les péripéties législatives et juridiques du fait français au Manitoba, 1870-1968, Saint-Boniface (Manitoba), Les Éditions du Blé.
BOUGY, Catherine, BOISSEL, Pierre et GARNIER, Bernard, Éd. (1995). Mélanges René Lepelley, Recueil d’études en hommage au Professeur René Lepelley, Caen, Musée de Normandie.
CHAMPAGNE, Antoine (1968). « Les La Vérendrye et le Poste de l’Ouest », Québec, Presses de l’Université Laval, Cahiers de l’Institut d’histoire, numéro 17, p. 13-18.
DAUPHINAIS, Luc (1991). Histoire de Saint-Boniface. Tome 1, À l’ombre des cathédrales. Des origines de la colonie jusqu’en 1870, Saint-Boniface (Manitoba), Les Éditions du Blé.
DULONG, Gaston et BERGERON, Gaston (1980). Le Parler populaire du Québec et de ses régions voisines. Atlas linguistique de l’Est du Canada (ALEC), Québec, Gouvernement du Québec, Office de la langue française, 10 volumes.
DUPRÉ, Jean-Baptiste (2009). « The Available Vocabulary of Young French Speakers from Manitoba and Ontario : Pathways for the Preservation of a Heritage Language in a Métis Community », dans RODRIGUEZ, Liliane, Éd. (2009), p. 41-60.
GOUGENHEIM, Georges, RIVENC, Paul, MICHÉA, René et SAUVAGEOT, Aurélien (1964). L’Élaboration du français fondamental, Paris, Didier.
HORIOT, Brigitte, SCHAFROTH, Elmar et SIMONI-AUREMBOU, Marie-Rose, Éd. (2003). Mélanges offerts au Professeur Lothar Wolf, « Je parle, donc je suis... de quelque part », Centre d’études linguistiques Jacques Goudet, Hors-série 2.
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