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L’ornithologie au Québec

Suzanne Brûlotte

Ornithologue


Sherbrooke


Historique

L’histoire de l’observation des oiseaux au Québec débute en 1917 à Montréal. Le premier club y fut fondé par des ornithologues amateurs sous l’égide de la Société québécoise de protection des oiseaux. Il faut attendre jusqu’en 1955 pour qu’un deuxième club se forme : le Club des ornithologues de Québec. Vers les années 1970, l’intérêt pour le loisir ornithologique prend son essor. Aujourd’hui, le Regroupement QuébecOiseaux compte plus de 5000 membres rassemblés dans une trentaine de clubs.

Plus de 1,6 million d’observateurs d’oiseaux pratiquent le loisir ornithologique. Observer une nouvelle espèce, une femelle au nid, des petits en quête de nourriture et entendre un chant particulier constituent des précisions importantes qui sont notées par l’observateur sur un feuillet d’observations. Ces informations, très utiles à la recherche, sont comptabilisées depuis 1975 dans le fichier des Études de populations d’oiseaux du Québec.

L’ornithologue amateur aime faire de l’observation ornithologique dans sa cour, en installant des mangeoires, des nichoirs, des bains d’oiseaux ou lors de déplacements dans la nature. Pour réussir ses observations, il a besoin d’un équipement sommaire : un bon guide d’observation, de bonnes jumelles ou une lunette de repérage.

Plus de 454 espèces d’oiseaux ont été observées au Québec. Environ 300 d’entre elles y nichent. Dans la taxonomie, science de la classification des êtres vivants, les oiseaux font partie de 18 ordres regroupant des spécimens qui partagent des caractéristiques générales et 51 familles présentant des caractéristiques plus précises.

La majorité des oiseaux nous quittent à l’automne pour migrer vers le sud, car la neige ou la glace rendent impossible l’alimentation de plusieurs espèces. Les oiseaux migrateurs nous reviennent au printemps parés de leur plumage nuptial. Débutent alors la quête d’un territoire, les parades nuptiales, les accouplements, la construction d’un nid, l’incubation, la naissance des oisillons, le nourrissage des petits et, enfin, leur premier envol. Mais tout n’est pas terminé. Les adultes continuent à nourrir les juvéniles pendant encore quelques semaines, le temps pour les jeunes d’acquérir leur indépendance. Commence alors la période de mue. Et le cycle recommence.

Plumage

Beaucoup d’espèces présentent un plumage différent selon le sexe tel le Cardinal rouge. Sauf exception pour le Martin-pêcheur d’Amérique ou la famille des phalaropes, c’est le mâle qui arbore le plumage le plus coloré. Ses couleurs servent à attirer la femelle, aux tons plus ternes, et à détourner l’attention du prédateur pour la protéger lorsqu’elle couve discrètement dans son nid.

La plupart des espèces muent une fois par année, d’autres deux. La mue a pour but de remplacer les plumes usées, assurant ainsi une bonne qualité de vol et la conservation de l’énergie. Certains mâles perdent leur livrée colorée pour ressembler à la femelle. C’est le cas du Chardonneret jaune et de plusieurs autres espèces (les parulines) qui acquièrent un plumage plus terne appelé plumage hivernal ou plumage internuptial. Ils retrouveront leur plumage nuptial dans une seconde mue, soit au printemps ou à l’automne pour les canards. Durant cette saison, certaines espèces sont donc en mue et sont alors difficiles à identifier.

Habitat et territoires

Chaque espèce occupe un habitat particulier convenant à sa spécificité et répondant à ses besoins en nourriture et pour la reproduction. Son adaptation physique, au cours des siècles, facilite ses déplacements. Par exemple, un Chevalier grivelé qui a à se déplacer le long des cours d’eau est pourvu de longues pattes lui permettant de s’avancer dans l’eau. Cette espèce occupera donc un milieu humide tels un marais, les rives d’un lac, d’un ruisseau ou d’une rivière.

Durant la période de nidification, chaque couple d’une espèce délimite un territoire et y assure la protection de sa couvée. Les autres individus de la même espèce sont exclus du site de nidification. Dans ce territoire réservé, le couple trouve les matériaux utiles à la construction du nid et la nourriture nécessaire à la famille. Lorsque les oisillons quittent le nid, le territoire n’existe plus. Les oiseaux occupent alors un domaine vital, c'est-à-dire une aire utilisée et non défendue répondant à tous les besoins de l’espèce.

Au Québec, on compte sept habitats : les milieux marins, les milieux humides en eau douce, les forêts de feuillus, les forêts de conifères, les forêts mixtes, les milieux ouverts et les lieux habités.

Catégories visuelles

On trouve sept catégories visuelles : les oiseaux nageurs, qui se déplacent sur l’eau et qui s’y nourrissent, soit en plongeant ou en barbotant (huards, grèbes, canards, oies et bernaches); les voiliers, qui sont des oiseaux vivant près de l’eau et qui sont souvent observés en vol (goélands, sternes, mouettes); les grands échassiers, qui sont de gros oiseaux à long bec, long cou et longues pattes (hérons); les petits échassiers, qui sont des oiseaux marcheurs, pourvus de longues pattes, qui se tiennent généralement dans les milieux humides et dont le bec est cylindrique ou effilé (râles, bécasseaux et chevaliers); les rapaces, qui sont des oiseaux carnivores ayant un bec crochu et des pattes aux griffes acérées leur permettant de saisir et de déchirer leurs proies (buses, éperviers, faucons, aigles, hiboux et chouettes); les oiseaux terrestres primitifs, qui vivent en milieu forestier ou en terrain à découvert (gélinottes, tourterelles et pics); les passereaux, qui sont des oiseaux percheurs ayant quatre doigts leur permettant de s’agripper aux branches (merles, geais, jaseurs et mésanges).

Identification d’une espèce

Pour bien identifier un oiseau, il faut tenir compte de son aspect physique : la couleur des yeux, la forme de la tête et des ailes avec leurs particularités (barres ou taches alaires), la couleur et la longueur du bec, la couleur et les particularités de la poitrine, du croupion, de la longueur de la queue, ainsi que la couleur et la longueur des pattes. Il faut de plus observer et noter son comportement, sa posture, son chant, le type de vol et le temps de l’année où l’observation est faite.

Peu importe l’endroit ou le moment de l’année, on trouve toujours de nombreuses espèces : en été ce sont les oiseaux qui nous reviennent du sud, à l’automne et au printemps, les oiseaux en migration. En hiver ne restent que les résidents tels le Geai bleu et le Gros-bec errant auxquels s’ajoutent les oiseaux nordiques tels le Durbec des sapins, le Sizerin flammé et le Bruant des neiges, qui viennent nous visiter dans le sud du Québec.

De nos jours, l’observateur d’oiseaux est particulièrement gâté. Grâce à Internet, il peut participer à des groupes de discussions ou s’informer sur les espèces rares ou visiteuses que l’on rencontre à l’occasion. De nombreuses activités, que l’on peut faire en famille, entre amis ou en étant membre d’un club d’ornithologie, sont également offertes aux amateurs. Dans l’observation des oiseaux, la routine n’existe pas. Le monde scientifique n’a pas fini d’explorer le monde fascinant des oiseaux et leurs secrets.

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