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Introduction

Dans un autre article thématique intitulé Le français parlé en Acadie, nous brossons un très bref portrait du parler acadien en soulignant ses principales caractéristiques générales. Dans le présent article, nous nous limitons au vocabulaire acadien en présentant un échantillon significatif de son état actuel. Il s’agit d’un petit lexique de mots et de sens acadiens représentatif du vocabulaire en usage en Acadie.

Ces mots et ces sens sont tous vivants actuellement dans le parler acadien. Nous avons vérifié leur emploi dans différents textes littéraires et journalistiques ainsi que dans divers corpus que nous avons constitués; nous avons également fait quelques vérifications au moyen d’enquêtes sur le terrain menées spécialement à cette fin.

Bien que très incomplet, ce petit lexique constitue un échantillon significatif de la variante acadienne du français au Canada. La délimitation entre la variante acadienne et la variante québécoise demeure cependant difficile à tracer du fait que les deux variantes s’entrecroisent. Sur le plan géographique, l’usage acadien comprend les régions de peuplement acadien sur le territoire du Québec, notamment en Gaspésie, aux Iles-de-la-Madeleine et dans certaines localités de la Côte-Nord. Sur le plan proprement linguistique, bon nombre de mots ou de sens sont communs à l’Acadie et au Québec. Les usages québécois et acadiens se chevauchent de part et d’autre de la frontière.

Le choix des mots et des sens que nous présentons ici reflète le parler actuel. Il faut préciser que nous n’avons pas retenu que les mots exclusivement acadiens. Bon nombre d’entre eux sont également très répandus en français québécois, parfois en français de France ou d’Europe, voire d’ailleurs. Ces emplois peuvent également être régionaux ou vieillis au Québec, et c’est parfois aussi le cas en français européen. Circonscrire le vocabulaire en usage seulement en Acadie et non ailleurs aurait nécessité une recherche historique, géographique et documentaire qui aurait dépassé largement le cadre que nous nous étions fixé avec ce petit lexique. Seul l’aspect régional du français en usage en Acadie est pris en compte. Bref, ces mots et ces sens sont parfois en usage seulement en Acadie, mais ils peuvent aussi se retrouver au Québec ou ailleurs dans la francophonie.

Nous voulons préciser que ces mots et sens sont d’usage standard dans le parler acadien, c’est-à-dire que nous les retrouvons dans à peu près tous les types de discours et de textes, sauf quelques exceptions marquées FAM. Cela n’implique pas nécessairement que ces mêmes mots ou sens utilisés également au Québec ou ailleurs dans la francophonie y soient aussi de niveau standard. Souvent même, ce n’est pas le cas. Plusieurs de ces mots et sens, présents en français québécois, y sont de niveau familier.

Nous n’avons pas donné la prononciation ni l’étymologie des mots ni la répartition géographique de leur emploi intra ou extra territorial. Ces informations auraient été hors de portée dans le cadre de ce travail. Il ressort que la plupart de ces mots proviennent du fond français à l’exception de quelques emprunts à l’anglais. Cependant, tous les autres éléments d’information lexicographique d’un article standard sont présentés : l’entrée avec variantes lorsqu’il y a lieu, le sens ou souvent le simple équivalent en français standard, un ou plusieurs exemples qui montrent le mot ou le sens dans le discours, et dans la plupart des cas, une citation littéraire ou journalistique qui confirment le caractère valorisé de l’emploi du mot.

Ce vocabulaire constitue un tout en soi et, dans l’état actuel des choses, n’a pu être intégré à la nomenclature du dictionnaire. Cela aurait nécessité un long processus documentaire supplémentaire ainsi qu’un travail de description lexicographique plus complet (étymologie, système de marquage complet, divers renvois, etc.).

Tous les mots de ce lexique acadien font partie de l’index de la version électronique sous forme de renvois à cet article thématique. Ils enrichissent cette description du français grâce à ce petit lexique acadien si proche du français québécois.

Lexique

A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T V Z

A

UA ABOUETTE n. f. REM. Mot formé par agglutination du déterminant la à bouette.

1. Appât servant pour la pêche. Syn. BOUETTE. Le hareng sert d’abouette pour la pêche au homard. De la bonne abouette. 2. FIG. Ce qui attire. Syn. ATTRAITS, APPÂTS. « Mon hôtesse, qui avait dû abandonner l’école à dix ans, ne connaissait rien de l’itinéraire des héros de Rabelais, mais elle connaissait sa pensionnaire et savait exactement avec quelle abouette l’attraper » (A. Maillet, 1996).

UA ABRIER v.

V. tr. dir. 1. Couvrir qqn d’une couverture. Syn. RECOUVRIR, BORDER. Abrier les enfants avec des couvertures. « Faudrait peut-être abrier le petit, la nuit est plutôt fraîche » (S. Rainville, 1995). – PRONOM. Syn. SE COUVRIR. « Le premier ministre Paul Martin s’abrie d’une couverture qui lui a été remise, vendredi, lors de sa visite à la première nation Gordon, près de Punichy, en Saskatchewan » (L’Acadie nouvelle, 2004). 2. Couvrir qqch. pour protéger du froid, des intempéries. On annonce du gel pour la nuit prochaine; il faudra abrier les tomates.

UA AMARRE n. f.

Tout lien (lacet, ficelle, corde, câble) qui sert à attacher. Une amarre pour emballer un colis. Perdre ses amarres de souliers. – Amarres de casque. Idées embrouillées. « M. Chrétien s’est mêlé dans ses amarres de casque, tellement il n’était pas prêt à s’en souvenir » (L’Acadie nouvelle, 2000).

UA AMARRER v. tr.

Attacher. « Ma tante me montre comment elle attache sa ceinture et comment elle l'amarre et comment elle se ceint » (J. Babineau, 1998). – FIG. Confiner qqn. « Je me laisse point amarrer moi » (A. Maillet, 1996).

UA AMOUREUX n. m. REM. Le plus souvent relevé au pluriel.

Bardane. Revenir des champs avec plein d’amoureux collés au pantalon. « Des marguerites, mon œil! C’était des amoureux avec des piquants longs comme des épingles à cheval » (A. Maillet, 1993).

UA ARMOIRE n. f.

Placard. « Le coup de pied des armoires devrait être d'une hauteur de sept pouces et de six pouces de profondeur dans le but de protéger les modules d'armoire des rainures faites par le fauteuil roulant » (L’Acadie nouvelle, 2007).

UA ASSIR ou ASSIRE v. tr.

Asseoir. Assir un bébé sur sa chaise. – P. p. adj. (LA FORME FÉMININE ASSISE EST RARE). « Elle le vit prendre son élan assis sur un nuage » (A. Maillet, 1996).

– PRONOM. S’asseoir. « Il se prépare et s’assit confortablement sur le banc en bois » (L’Acadie nouvelle, 2004). – FIG. Va t’assire! Exclamation dirigée vers qqn qui relate un événement inattendu, un propos étonnant.

UA ASTEUR adv. et interj. REM. On écrit aussi à c’t’heure, astheur, asteure.

I. FAM. Adv. 1. Maintenant, à présent. « J’ai totalement changé de cap, asteur » (L’Acadie nouvelle, 2005). – LOC. ADV. Par asteur. Désormais, dès à présent. Par asteur, vous devriez savoir comment faire. – LOC. ADV. Pour asteur. Pour l’instant, pour le moment. C’est bon pour asteur. 2. De nos jours, d’aujourd’hui. « La jeunesse d’asteur sait pas ça » (A. Maillet, 1971).

II. Interj. (UTILISÉE COMME RENFORCEMENT). « Voyons, voyons, asteur! » (A. Maillet, 1979). « Ç’a-t-y du bon sens, asteure! » (S. Rainville, 1995).

UA AUTOBUS n. m.

Autocar. « Je prendrai l'autobus qui arrive à Saint-J. vers les onze heures, ce qui me permettra de passer une heure avec mon frère » (S. Rainville, 1995).

UA AVANT-MIDI n. m.

Matin, matinée. « On avait aperçu dans l'avant-midi le chasse-neige passer à quelques reprises » (M. Gallant, 1982).

B

UA BAILLE n. f.

Cuve. « les pêcheurs tranchaient leur poisson, et Thérèse aidait à le laver dans de grandes bailles » (H. Carbonneau, 1974). – SPÉCIALT Cuve de machine à laver. – PAR EXT. Machine à laver. Sortir le linge de la baille à laver dès que le lavage est terminé.

UA BAILLER v. tr.

FAM. Donner. « Il a même refusé la piastre que Gapi a voulu lui bailler » (A. Maillet, 1971). « elle gardait toujours un beau sourire et nous baillait des mots d'encouragement pour pas qu'on se déconforte » (Y. Cormier, 1993). – Baille-y-ça! Formule exprimée pour encourager qqn à aller de l’avant, à poursuivre sa démarche, son objectif.

UA BALAYEUSE n. f.

Aspirateur. « elle s'enfarge continuellement dans la longue corde de la balayeuse » (J. Babineau, 1998).

UA BALLANT n. m.

Équilibre. Avoir du ballant. Perdre le ballant. Il faut avoir un bon ballant pour travailler sur le toit des maisons. – FIG. Agilité à négocier; habiletés sociales. « Elle réussit à enfiler tous les clans de toutes les charrettes sans perdre le ballant une seule fois » (A. Maillet, 1979).

UA BARACHOIS n. m.

Lagune. « À l'intérieur de la baie de Papôg, quasiment fermée par un barachois, s'élevait sur l'île Beauséjour leur seigneurie » (C. Le Bouthillier, 1994).

UA BARDEAU n. m.

Zona. Après avoir attrapé le bardeau, elle a été mise au repos pour plusieurs semaines. « L'herbe à dindon guérissait le bardeau et faisait baisser la fièvre » (E. LeBlanc, 1984).

UA BARRER v.

Verrouiller. « Un temps précieux fut perdu à essayer de défoncer la porte barrée à double tour » (C. Le Bouthillier, 1994).

UA BAS n. m.

Chaussette. « En se levant le matin, il enfile ses bas de laine, sa tuque, ses gants, ses sous-vêtements d'hiver, un pantalon de jogging, un chandail à manches longues et une combinaison hivernale bien chaude » (L’Acadie nouvelle, 2000).

UA BEDAINE n. f. REM. Emploi enfantin, sans aucun sens péjoratif.

Ventre. Montrer, cacher sa bedaine. « Elle a commencé à sentir le mal de mer dans sa bedaine » (Y. Cormier, 1993).

UA BEDOU n. et adj. REM. La forme féminine bedouse est rare.

1. Personne avec un gros ventre. Syn. PANSU, BEDONNANT. Un bedou. Un gros bedou, une grosse bedouse. 2. Adj. Ventru. Un homme bedou. Devenir bedou. Être bedou.

UA BELUETTE n. f. REM. Forme correspondant à bluette.

Étincelle. « Je saisis le tisonnier et d’un coup rageur, je fis jaillir une colonne de beluettes » (S. Rainville, 1995).

UA BEUDE n. f.

FAM. Ventre rond. Une petite, une grosse beude. Faire de la beude. – DANS LE LANGAGE ENFANTIN. Cacher sa beude. Avoir mal à la beude.

UA BICYCLE n. m.

Bicyclette. « À 10 ans, je roulais déjà vite avec mon bicycle à pédales » (L’Acadie nouvelle, 2001).

UA BLÉ D’INDE n. m.

Maïs. « Il y avait des carottes, des pois, des fayots, du blé d'Inde, des tomates, des concombres puis encore d'autres choses » (Y. Cormier, 1993).

UA BLEUET n. m.

Myrtille. « La lande donnait en saison, quantité de bleuets » (H. Carbonneau, 1974).

UA BOCOUITE ou BOQOUITE n. m. REM. 1. Parfois relevé au féminin. 2. De l’anglais buckwheat.

Sarrasin. De la farine de bocouite. « J’avions tous les mois notre sac de farine et notre cruchon de mélasse et des fois même de la boqouite pour des crêpes » (A. Maillet, 1994). – PAR MÉTON. Farine de sarrasin. Des crêpes de bocouite. « Il sera possible de préférer le All Bran, la crêpe au bocouite ou le pudding chômeur » (L’Acadie nouvelle, 2005).

UA BORLICOCO n. m. REM. On rencontre aussi berlicoco, barlicoco.

1. Bigorneau. Syn. LITTORINE. « On trouve plein de borlicocos au bord de la mer » (Enquête Péronnet). 2. Cône de conifère. « Yvonne se sent maintenant assez bien pour s’adonner à l’un de ses passe-temps préférés : enfiler des pommes de pin, qu’elle appelle ‘borlicocos’ » (S. Rainville, 1995).

UA BOUCANE n. f.

Fumée. « il y avait un nuage de boucane noire, puis nous autres, on savait plus si on devait continuer la recette ou pas » (Y. Cormier, 1993).

UA BOUILLARD n. m.

Forte averse de courte durée. Syn. ONDÉE. Un petit, un gros bouillard. Se laisser surprendre par un bouillard.

UA BOUILLÉE n. f.

Regroupement serré d’arbres ou de plantes à petits fruits d’une même espèce. Syn. (UQ) TALLE. Une bouillée d’arbres, de bleuets. « elle me montra ses paumes rougies par le sang des fraises mûres qui lui coulait entre les doigts. Aussitôt [...] je m’accroupis à mon tour, entre les bouillées » (A. Maillet, 1977).

UA BRASSIÈRE n. f.

Soutien-gorge. « Robe de déesse de Marie-Claire Dugas, une jupe longue à crinoline et une brassière, les deux peintes en or et suspendues dans les airs » (L’Acadie nouvelle, 2000).

UA BRAYON, BRAYONNE adj. et n.

1. Adj. Qui appartient, fait référence aux habitants de langue française du Madawaska dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick. Le parler brayon. La foire brayonne. « Pour l’occasion, l’équipe de bénévoles du festival brayon effectuera une tournée des quartiers, accompagnée de la mascotte de la foire » (L’Acadie nouvelle, 2005). – N. (AVEC UNE MAJUSC.) Personne qui parle brayon ou qui est native de la région où on parle brayon. Un Brayon, une Brayonne. 2. N m. Variété de français en usage au Madawaska dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick. Le brayon.

UA BREUVAGE n. m.

Boisson. « Il y avait aussi une variété de breuvages; le thé des bois aux aiguilles de sapin ou encore avec des feuilles de fraisier, de framboisier, de cerisier ou de rosier » (C. Le Bouthillier, 1994).

UA BRISER v. tr. dir.

Abîmer, endommager. Briser un objet, un appareil. – P. p. adj. « Pourquoi réparer ce qui n’est pas brisé? » (L’Acadie nouvelle, 2002).

UA BROCHE n. f.

Aiguille à tricoter. « Thérèse maniait l'aiguille et les broches; elle confectionnait les vêtements de Michel et de Louis; elle tricotait pour eux » (H. Carbonneau, 1974).

UA BROCHE À FOIN n. f.

Qui est désorganisé, dont la suite est incertaine et souvent improvisée. « Ce soir, on fera un party de broche à foin et on pourra se délaisser totalement ou se délasser partiellement » (J. Babineau, 1998).

UA BROCHE n. f.

Fil de fer. « Le problème est arrivé lorsque vous vous êtes fait des casiers en broche de quatre pieds de long » (L’Acadie nouvelle, 2002).

UA BROCHER v. tr.

Confectionner un ouvrage, le plus souvent un vêtement, en utilisant la technique du tricot. Syn. TRICOTER. Brocher un chandail de laine. « Durant les grandes soirées d'hiver, / On avait pas grand-chose à faire, / Les femmes brochaient des mitaines, / Les hommes jouaient à la politaine », chanson « Le village des Petits Cormier » (J.-C. Dupont, 1979).

UA BROCHURE n. f.

Tricot. Il lui fallait toujours une brochure pour passer le temps; elle faisait surtout des mitaines, mais aussi des bas. Apporter sa brochure chez des amis.

UA BRU n. f.

Belle-fille. « Elle demeure toujours dans sa maison avec son fils, Aurèle, sa bru, May, et ses deux charmants petits-fils » (L’Acadie nouvelle, 2007).

C

UA CARREAUTÉ, CARREAUTÉE adj.

À carreaux, souvent en deux couleurs, en parlant surtout d’un tissu, d’une étoffe. Syn. À CARREAUX. Robe, chemise carreautée. Tissu carreauté. « Il porte également une chemise carreautée rouge et blanc » (J. Babineau, 1998).

UA CASSEAU n. m

Barquette. « Les bleuets étaient plus plaisants à cueillir et ils faisaient un agréable petit bruit sec en tombant dans notre casseau, notre bocal en verre ou notre contenant de plastique » (F. Daigle, 2002).

UA CHAISE BERCEUSE n. f.

Berceuse. « Le fauteuil devient sa chaise berceuse, sa prison, son cavalier au tango et son chariot volant » (L’Acadie nouvelle, 2000).

UA CHALIN n. m. et adj. REM. On écrit aussi chalain, chalan.

Éclair de chaleur. Du chalin dans le ciel. – Adj. Feu chalin (SURTOUT AU PLUR.). Les feux chalins illuminent le ciel. « Et il n’allume pas seulement les feux chalins, ou les étoiles qui guident le matelot, comme il serait si réconfortant de le croire, mais il met le feu aux poudres » (L’Acadie nouvelle, 2006).

UA CHANDAIL n. m.

Tricot. « Au moment de sa disparition, elle portait un chandail (coton ouaté) beige avec un dessin d'oiseaux et d'une maison ainsi que des pantalons bleu foncé, une chaîne en or au cou et des bagues aux doigts » (L’Acadie nouvelle, 2002).

UA CHANDELLE n. f.

Bougie. « Une cinquantaine de clients d'Énergie N.-B. dans la région de Fredericton ont également dû s'éclairer à la chandelle pendant quelques heures, hier soir » (L’Acadie nouvelle, 2001).

UA CHANGE n. m.

Monnaie. « Avec l'argent recueilli dans le cadre de cette activité intitulée ‘Du change pour changer une vie!’, le conseil étudiant achètera des denrées non périssables qui seront remises à l'Atelier RADO pour sa campagne annuelle du temps des Fêtes » (L’Acadie nouvelle, 2007).

UA se CHAVIRER v. pron.

Perdre la tête. Ne pas se chavirer pour si peu de chose. « Pensez-vous qu'en recevant le 8 % de remboursement, on allait se chavirer et ouvrir les thermostats au boutte? » (L’Acadie nouvelle, 2006). « Elle serait donc forcée de passer un autre hiver dans le bois. – L'hiver passé, j'ai manqué me chavirer, disait-elle » (S. Rainville, 1995).

UA CHIAC adj. et n. REM. 1. Les termes shiac ou chiac seraient une contraction de Shédiac, ville du sud-est du Nouveau-Brunswick.

1. Adj. Qui appartient, qui fait référence aux habitants de langue française du sud-est du Nouveau-Brunswick. Une famille chiac. Un ami chiac. Le parler, la langue chiac. – N. (AVEC UNE MAJUSC.) Personne qui parle chiac ou qui est native de la région où on parle chiac. Un Chiac, une Chiac. 2. N. m. Variété de français acadien qui se caractérise par de nombreux emprunts à l’anglais, en usage dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. S’exprimer en vrai chiac. « La langue que je parle est un mélange de français dit standard et de vieux français acadien [...] , parsemé de bouts d’anglais. Le chiac, c’est tout ça aussi, mais mêlé davantage dans une symbiose assez originale » (G. Leblanc, 1997).

UA COQUE n. m. ou f.

Mye des sables. « À la fin du mois d'avril, les employés du Parc national Kouchibouguac avaient annoncé que la pêche aux myes communes, communément appelée la pêche aux coques, reprendrait après cinq années d'interdiction complète » (L’Acadie nouvelle, 2007). – Coques frites. « Des oignons verts et des coques frites chez Dupuis » (J. Babineau, 1993). – N. (AVEC UNE MAJUSC.) Lieu en Nouvelle-Écosse. « Marie avait marié un Surette de Grosses-Coques » (F. Daigle, 2002).

UA COSSE n. f.

La gousse du haricot, y compris les fèves. Syn. HARICOT. « On avait même fait pousser une fève en classe puis elle avait produit quelques cosses » (Y. Cormier, 1993). – Cosse de fayot. « Et tu guetteras le mois de juillette avec ses beluets pis ses cosses de fayot, pis le mois d'août avec ses épis de blé d'Inde » (A. Maillet, 1971).

UA CORMIER n. m.

Sorbier d’Amérique. « je longeais la haie de cormiers qui divisait les terres des habitants de la Pointe » (A. Maillet, 1977).

UA COUVERTE n. f.

Couverture. « Pourvu qu'il nous en reste assez grand de la Grand' Prée pour nous en faire une couverte de lit » (A. Maillet, 1979).

UA CREUX, CREUSE adj.

Profond. « Et pis j’y avons creusé un trou en terre sainte à l’ombre de la croix, juste à côté du lot des sœurs, un trou creux assez que les rats y dévaleront pas » (A. Maillet, 1979).

D

UA DÉBARQUER v. tr. indir.

Descendre d’un meuble, d’un objet quelconque. Débarquer d’une chaise, d’une échelle sur laquelle on était monté.

UA DÉBOURRER v. tr.

Développer, ouvrir, notamment en parlant d’un colis, d’un cadeau. La coutume veut qu’on ne débourre pas ses cadeaux avant le matin de Noël. Il n’arrivait pas à débourrer le paquet qu’il venait de recevoir. « les mariés débourrent leurs cadeaux dans la maison » (C. Snow, 1977).

UA DÉCONFORTER v.

FAM. 1. V. pron. Se décourager. Se déconforter facilement. 2. V. tr. Démoraliser qqn. Syn. DÉCOURAGER QQN. « Me revient la peine qui me bâdre, me magane, me déconforte » (L’Acadie nouvelle, 2005). – P. p. adj. Une malade déconfortée. « Ma mère [...] était assez déconfortée de pas pouvoir s’en revenir à la maison » (Y. Cormier, 1993).

UA DÉGRÉER v. REM. On écrit aussi dégréyer.

FAM.

1. V. tr. Desservir, dégarnir. Dégréer la table, l’arbre de Noël.

II. V. pron. 1. Enlever son manteau, son chapeau, ses vêtements d’extérieur. Se dégréer en rentrant à la maison. « Bonsoir, mademoiselle la maîtresse; dégréez-vous et faites comme chez vous! » (A. Maillet, 1977). 2. Enlever ses beaux habits, remettre ses habits de tous les jours. En revenant à la maison, se dégréer pour se sentir à l’aise.

UA DÉPLUMER v.

I. V. tr. dir. Plumer. Savoir déplumer une volaille. « les citoyens et citoyennes de cette province [...] se sont vus dépouillés de leurs moyens comme des poulets que l’on déplume pour en faire un bouillon » (L’Acadie nouvelle, 2001). – PAR ANAL. Enlever l’écorce des arbres. Syn. ÉCORCER. Déplumer les bouleaux.

II. V. intr. Perdre ses plumes. Un oiseau qui déplume. – PAR ANAL. Perdre ses poils. Un chien qui déplume. – Perdre son écorce. « C’est un sapin, Bélonie, qui garde ses aigrettes hiver comme été. Moi je suis de la famille du bouleau, j’ai l’écorce qui commence à déplumer » (A. Maillet, 1979). – Perdre ses cheveux. Commencer à déplumer aux tempes. – Perdre une couche extérieure de l’épiderme, le plus souvent après un coup de soleil. Avoir le nez qui déplume, le dos qui déplume.

UA DÉSEMBOURRER v. tr.

Découvrir, déballer. Désembourrer un colis, un cadeau. Désembourrer une voiture ensevelie sous la neige.

UA DISTRICT n. m. (PARFOIS AVEC UNE MAJUSC.)

Délimitation géographique ayant trait à l’administration civile ou scolaire. « La Commission d'urbanisme du district de Belledune offre provisoirement ses services aux localités d'Allardville, Saint-Sauveur et New Bandon » (L’Acadie nouvelle, 2007). « Le centre de stimulation sensorielle [...] est le premier centre du genre au sein du District scolaire 1 » (L’Acadie nouvelle, 2008).

UA DORIS n. m.

Barque. « Le ‘nordet’ soufflait à la pointe du large et rythmait au murmure des vagues la course du doris qui se dirigeait vers le rivage » (C. Le Bouthillier, 1977).

E

UA s’ÉCARTER v. pron.

FAM. Perdre son chemin. Syn. S’ÉGARER. S’écarter dans la forêt. « On voyait plus le clocher de l'église, on commençait même pas à arriver. C'était loin assez pour s'écarter, ça c'est sûr » (Y. Cormier, 1993).

UA EFFARÉ, EFFARÉE adj. et n.

Impoli. Syn. EFFRONTÉ. Il s’est montré un peu trop effaré. « Pourtant, les journalistes n’en ont pas fait tout un plat. Aucun trémolo. Aucune grimace effarée » (L’Acadie nouvelle, 2003). – N. Un grand effaré. « Même pas de salutations. À se faire passer pour des effarés » (Y. Cormier, 1993).

UA ÉLAN n. f. Rem. L’article « un » reste invariable devant un nom à initiale vocalique.

Moment. Une petite, une grande élan. Attendre une bonne élan. « Après un élan, quand on a vu qu'on avait assez de matériel, on a décidé de faire un disque » (L’Acadie nouvelle, 2003). « On lés a fait attendre une p'tite élan » (R. Brun, 1974). – Par élans. Par moments. « son père perd parfois la tête par élans » (J. Babineau, 1993).

UA ÉLOISE n. f. REM. On écrit aussi éloize, élouèse, éloèse, élouèze. L’article « un » reste invariable devant un nom à initiale vocalique.

I. Éclair. Éloise d’orage, de tonnerre. « Un éloize éclaire soudainement la foule » (J. Babineau, 1993). – Le temps d’une éloise, comme une éloise. Comme un éclair, très rapidement. « Puis nos yeux se croisèrent, le temps d’une éloèse, une éloèse, Katchou, comme celle qui annonce la foudre » (A. Maillet, 1996). – PAR ANAL. Lancer des éloises. Fixer d’un regard menaçant. « Ah! Même les points noirs de Tata pouvaient pas se comparer aux yeux de la maîtresse qui lui lançaient des éloises » (Y. Cormier, 1993).

II. (AVEC UNE MAJUSC.) Prix décerné annuellement à des artistes acadiens. « ‘Les prix Éloizes ont cinq ans’, titre l’Accent Acadien du 14 novembre, 2002 » (L’Acadie nouvelle, 2002).

UA EMBARQUER v. intr.

Monter sur un meuble, sur un objet quelconque, sur qqn. Le bébé essaye d’embarquer sur la chaise. Le chat embarque sur le fauteuil. Embarquer sur les genoux du grand-père. – FIG. Adhérer à une idée, un projet. « le comité doit inciter le plus de fermiers possible à embarquer dans l’initiative » (L’Acadie nouvelle, 2007). – PRONOM. « L'idée d'une grande fête populaire commence à circuler, et Roger Doiron s'embarque dans la préparation du Frolic acadien » (G. Leblanc, 1997). – Se faire embarquer. Se laisser persuader. « Terry gardait ses distances. Il craignait de se faire embarquer à nouveau dans son histoire de delta » (F. Daigle, 2002).

UA EMBOURRER v. tr.

Couvrir, envelopper, emballer. Embourrer un colis, un cadeau. Embourrer qqn de sable, de neige. – P. p. adj. Voiture embourrée de neige. – FIG. Déborder, surcharger. Être embourré de travail.

UA s’ENGOTTER v. pron.

1. S’étouffer en mangeant, avaler de travers. S’engotter avec une arête de hareng. S’engotter avec un bonbon. S’engotter en riant à table. « de crème glacée je me truffai à m’en rendre malade […] sans ‘m’engotter’ » (L’Acadie nouvelle, 2004). 2. S’étouffer par nervosité, en respirant mal. S’engotter en avouant son tort, en exprimant ses sentiments. « malgré tous ses efforts et sa bonne volonté, il ne parvenait pas à se détacher. Il s’affolait, s’entortillait, s’engottait » (A. Maillet, 1996).

UA ÉPARER v.

I. V. tr. dir. 1. Étendre, répandre. Éparer le linge sur la corde pour le faire sécher. Éparer ses affaires partout. « Elle avait lavé le sous-vêtement en question et l’avait ‘éparé su la ligne’ » (S. Rainville, 1995). 2. Épandre. Éparer le fumier dans le champ.

II. V. pron. 1. Tomber de tout son long. S’éparer par terre. « Elle s’est évanouie droit là, en s’éparant de tout son long » (Y. Cormier, 1993). 2. PAR EXT. Se prélasser, s’avachir. S’éparer sur un sofa.

UA ÉPEURER v. tr.

Apeurer. – P. p. adj. « les pauvres bêtes étiont tout épeurées pis tout énarvées » (A. Maillet, 1971).

UA ESCAOUETTE n. (AVEC UNE MAJUSC.)

I. Danse exécutée par des quêteurs déguisés le jour de la Chandeleur (2 février) en vue d’amasser des ingrédients pour un éventuel repas communautaire. Le chef, muni d’une canne décorée de rubans, mène la danse de l’Escaouette au rythme du chant ‘Escoue tes guenilles’. L’Escaouette se pratique chaque année dans plusieurs villages acadiens. « Sur l'air de l'Escaouette, des comédiens frappent de porte en porte en chantant et en dansant » (G. Leblanc, 1997).

II. N. Théâtre acadien important. Le théâtre l’Escaouette est situé à Moncton. « J'explique la pertinence de la poésie de Robert Landry et de Gilles Robichaud, du Théâtre de l'Escaouette, de la peinture d'Yvon Goguen, en gros, des choses qui me tiennent à cœur » (G. Leblanc, 1972).

UA ESHARBER v. tr.

Enlever les mauvaises herbes. Syn. SARCLER. Esharber le jardin. « Et tout le temps que j'’esharbions, je nous figurions le mois de juillette avec ses navots pis ses cârottes » (A. Maillet, 1977).

UA ESPÉRER v. tr.

FAM. Attendre qqn, qqch. pour un certain laps de temps. Syn. ATTENDRE. Espérer pour rien. Espérer le train. Il a espéré son ami toute la soirée. « Il ne me reste qu'à espérer que le temps passe et que mon fiancé me revienne » (C. Le Bouthillier, 1994).

F

UA FACE n. f.

Visage. « Ils étaient des centaines de colosses à me ricaner en pleine face » (A. Maillet, 1996).

UA FAYOT n. m.

FAM. La graine du haricot. Syn. FÈVE. Manger de bons fayots cuits au four comme autrefois. « un petit potager produisant des carottes, des navets, des courges, des fayots, du maïs et d'autres légumes savoureux pour agrémenter la table » (C. Le Bouthillier, 1994). – Cosse de fayot. Haricot. « J’arons un pays nous autres, pour tout de bon, où c'est que je pourrons replanter nos cosses de fayot » (A. Maillet, 1971).

UA FIN DE SEMAINE n. f.

Week-end. « Oui, j'ai vu de bons films en fin de semaine » (J. Babineau, 1993).

UA FIN, FINE adj.

Aimable, sympathique. « elle ajouta en me regardant tendrement : À moins que tu sois assez fine pour me remplacer chez Marguerite » (S. Rainville, 1995).

UA FLÂNAGE n. m.

Flânerie. Pas de flânage ici! « Les élus d’Edmundston se réjouissent de l’initiative de la force policière municipale d’assurer une patrouille à pied au centre-ville [...] pour enrayer le problème de flânage au centre-ville » (L’Acadie nouvelle, 2004).

UA FOURNAISE n. f.

Chaudière, appareil de chauffage. « C'est là qu'il a pensé au chauffage; l'air de la fournaise était peut-être contaminé » (Y. Cormier, 1993).

UA FRICOT n. m.

Mets acadien à base de bouillon, contenant des morceaux de poulet, des pommes de terre, des boules de pâte et parfois des carottes, et obligatoirement assaisonné de sarriette. « Quand j'arrivai chez Marie, elle était en train d'éplucher son poulet pour faire un fricot » (F. Daigle, 2002). – FIG. Un mélange d’éléments formant un tout hétéroclite. « D’autres, là-bas, font de la peinture, des livres, du théâtre. À un moment donné, ça va faire tout un fricot! » (G. Leblanc, 1997).

UA FRIPER v.

Lécher. Friper la cuillère qui a servi à préparer la pâte du gâteau. « friper le bec de la bouteille et jouer une partie de cartes » (R. Brun, 1974). – PRONOM. FAM. Se friper les babines. Se pourlécher. « Puis vlà qu'il rencontre un renard blanc assis sus sa queue et qui se fripe les babines » (A. Maillet, 1979).

UA FROLIC n. m.

I. 1. Rassemblement pour accomplir une tâche commune, suivi d’une fête. Organiser un frolic pour aider à réparer ou rebâtir une maison, le plus souvent suite à une catastrophe naturelle. « L’Acadie hésite entre le passé et l’avenir. Entre le frolic populaire et les excuses royales » (L’Acadie nouvelle, 2005). 2. Rassemblement musical d’une durée souvent indéterminée, avec nourriture, danse, kiosques, etc. Syn. FESTIVAL. « Nous l’avons, cette soif de rompre toute monotonie et, tout comme au dernier frolic, de faire de l’Acadie un gigantesque happening » (C. Le Bouthillier, 1977).

II. N. (AVEC UNE MAJUSC.) Rassemblement populaire estival. « Plus à l’est, Cap-Pelé célébrera au rythme du Frolic des Acadiens, au Centre de plage du parc de l’Aboiteau » (L’Acadie nouvelle, 1999).

UA FROLIQUER v. intr.

S’amuser, faire la fête. « Quand ils ne buvaient pas, les hommes froliquaient (couraient la prétentaine) avec des Indiennes. L'alcool et les femmes étaient leurs seules soupapes » (C. Le Bouthillier, 1994).

G

UA GALANCE n. f. REM. Parfois sous la forme galancine.

FAM. Balançoire. Syn. ESCARPOLETTE. « elle avait rêvé de la Grèce durant toute son enfance dans une galance sous les pommiers, le long des dunes de sable fin, dans les champs de trèfle et de marguerites » (A. Maillet, 1996).

UA se GALANCER v. pron. REM. Parfois sous la forme galanciner.

FAM. Se balancer, notamment à l’aide d’une balançoire. Se galancer sous le vieux chêne. « ses instincts de Tarzan [...] revenus, [...] Tata [...] se galancinait aux lumières de la classe » (Y. Cormier, 1993).

UA GARROCHER v. tr.

1. V. tr. Jeter, tirer. Syn. LANCER. Garrocher une balle, des cailloux. « Tata [...] s’est mis à garrocher tout ce qui lui tombait sous la main : des livres, des cahiers, des craies, des brosses de tableaux » (Y. Cormier, 1993). – Garrocher des fleurs. Féliciter, rendre hommage. « Je dis cela non pas pour garrocher des fleurs à M. Godin, ni pour lui faire du capital politique » (L’Acadie nouvelle, 2005).

UA GATTE n. f. REM. On écrit aussi gate.

Alose savoureuse. Au printemps, la gatte quitte l’océan pour s’en aller frayer en remontant la rivière dans l’eau douce.

UA GIBARS n. m. plur. REM. On écrit aussi gibarres, gibards.

FAM. 1. De grands gestes désordonnés, sans but précis. Faire des gibars. Arrête tes gibars! « Avec le temps, à force d'écouter des émissions en anglais et à force de regarder les gibards des personnages, j'arrivais à comprendre des bouts d'histoire » (Y. Cormier, 1993). 2. Ratures, barbouillis. Une page pleine de gibars.

UA GOBERGE n. f.

Poisson de l’Amérique du Nord, voisin de la morue. « La baie fut ensuite nommée baie Passamaquoddy, mot indien signifiant goberge, une espèce marine que l’on retrouvait à l’occasion en bancs dans le secteur » (L’Acadie nouvelle, 2006).

UA GORGOTON n. m. REM. On écrit aussi gargoton.

Gosier, gorge. « De quoi faire perdre la voix de l'animateur Gilles DeGrâce et c’est justement ce qui est arrivé. L’ami Gilles devait avoir le ‘gorgoton’ enflé hier matin » (L’Acadie nouvelle, 2006).

UA GRANDEUR n. f.

Proportion par rapport au plus ou moins grand. Syn. DIMENSION, TAILLE. Des vêtements de toutes les grandeurs. Il ne connaissait pas sa grandeur exacte. – À LA GRANDEUR DE. Partout dans. « Il y avait presque plus de place à la grandeur de l'église » (Y. Cormier, 1993). – Parler à la grandeur; parler en grandeur. Parler de façon pincée. (Voir PARLER).

UA GRÉER v. Rem. On écrit aussi gréyer.

Fam.

I. V. tr. Préparer, garnir. Gréer la table, l’arbre de Noël.

II. V. pron. 1. Se couvrir, mettre ses vêtements d’extérieur. Se gréer pour sortir affronter le froid. – P. p. adj. « Le prêtre se gréyait dans ses pus belles hardes » (A. Maillet, 1971). – P. p. adj. « Il était certainement pas gréé pour passer beaucoup de temps dans le Sud, avec ses habits de laine puis ses fourrures blanches » (Y. Cormier, 1993). 2. Mettre ses beaux habits. « Le prêtre se gréyait dans ses pus belles hardes » (A. Maillet, 1971).

UA GRICHER v. intr.

Grincer des dents. Gricher des dents. – Faire gricher des dents. Causer un grincement de dents à l’écoute d’un bruit aigu et désagréable. Ce bruit me fait gricher des dents. – PRONOM. Se faire gricher les dents.

H

UA HALER v.

I. V. tr. 1. Tirer vers soi. Haler la couverture de son côté. – PRONOM. Se haler. Se haler une bûche, une chaise. « Ainsi, l'expression ‘ hale -toi une bûche’ prend tout son sens dans un pays de forêts » (L’Acadie nouvelle, 2007). 2. Ôter, retirer. Haler le mal. « L'imaginaire était puissant; on étouffait les verrues avec de la corde, on halait la fièvre ‘de la tête au pied’ avec du hareng salé » (L’Acadie nouvelle, 2002).

II. V. intr. Tirer. « Alors je me suis mis à l’exercice, la marche le matin en écoutant les oiseaux. Et puis, je pousse, je hale, je sautille » (L’Acadie nouvelle, 2005).

UA HARICOT n. m. REM. On écrit aussi aricot.

Tsuga du Canada. Syn. (UQ) PRUCHE. La valeur économique du haricot. Tanin produit à partir de l’écorce de haricot pour traiter les peaux. Traverses de chemin de fer faites en bois de haricot. « Pour rendre les lainages plus attrayants, on les teignait dans des grands chaudrons. On utilisait des colorants naturels : la mousse de hêtre pour le jaune et l'écorce de haricot pour le brun » (D. Robichaud, 1976).

UA HUCHER v.

FAM. 1. V. intr. Crier fort. Se mettre à hucher. Hucher sans arrêt, sans raison. « Pis i se mettait à hucher » (A. Maillet, 1971). – Hucher après qqn. Crier après qqn. « Pis chacun se met à fumer, […] pis à courir, pis à hucher après son ouasin » (A. Maillet, 1971). 2. V. tr. Crier fort qqch. « c’est amusant de voir des anglophones antifrançais hucher : ‘Go, Gagné, Go’ ou ‘Go, Bernier, Go’ » (L’Acadie nouvelle, 2005).

I

UA ICITTE adv. et déterm. dém.

1. Adv. À l’endroit précis où se trouve la personne qui parle. Syn. ICI. (OPPOSÉ À AILLEURS). « Je savais pas que tu travaillais icitte » (F. Daigle, 2002). PAR EXT. Dans la région, le pays où se trouve la personne qui parle. Icitte à Caraquet, à Summerside. – Par icitte. « je savais même pas qu’y’avait du monde qui faisait ça par icitte » (F. Daigle, 2002). – Icitte et là. « Pendant ce temps-là, le pére à Nifador la promenait icitte et là » (R. Brun, 1974). 2. Déterm. dém. Qui est présent dans sa forme matérielle ou en pensée. L’idée icitte n’est pas mauvaise. « C’te farine verte icitte est assez bonne » (J. Babineau, 1993).

UA ITOU adv.

Aussi, également. « T’en viens-tu toi itou? » (R. Brun, 1974).

J

UA JARDIN n. m.

Potager, jardin potager. « Les paramètres d'un jardin acadien : patates, carottes, navets, cosses... Pas de fleurs. Pas le temps » (J. Babineau, 1998).

UA JONGLER v.

1. V. tr. indir. Examiner de près, penser à qqch. de façon soutenue. Syn. RÉFLÉCHIR. « il aura au moins eu le temps de jongler à ce qui ne fonctionnait pas dans son cas » (L’Acadie nouvelle, 2000). 2. V. intr. Broyer du noir. « Il passa alors ses nuits à jongler et ses journées à marmotter, à s'accuser des malheurs qui accablaient tous les déshérités de la terre » (C. Le Bouthillier, 1994).

UA JONGLEUX adj. et n.

FAM. 1. (Personne) qui réfléchit beaucoup. Il est d’un tempérament jongleux. 2. (Personne) qui broie du noir. Il est de plus en plus jongleux depuis que ses enfants sont partis au loin.

L

UA LAÎCHE n. f. REM. 1. On écrit aussi lesche, lêche, lèche. 2. Mot formé par agglutination de l’article l’ avec le mot esche.

FAM. Ver de terre, souvent utilisé comme appât. Syn. LOMBRIC. Après la pluie, les laîches sortent de terre. Faire des provisions de laîches pour la pêche à la truite. « Je prenais du poulamon et des anguilles et je pêchais habituellement avec des laîches » (L’Acadie nouvelle, 2004).

UA LARGUER v. tr.

Laisser tomber, laisser échapper. Larguer un cri sans faire exprès. – FIG. Offrir, donner accès à. « Alors les projets de GNL, plutôt que de larguer leur gaz en Amérique du Nord, vont le transporter en Europe » (L’Acadie nouvelle, 2007).

UA LAVEUSE n. f.

Machine à laver. « Il n'a pas de maison payée, laveuse, sécheuse, poêle, etc. » (L’Acadie nouvelle, 2000).

UA LEÇONS n. f. plur.

Devoirs. Faire ses leçons. « Aider les élèves à faire leurs leçons sous la surveillance directe de l'enseignant » (L’Acadie nouvelle, 2006). « Faites de la politique plutôt que de la politique partisane. Autrement, vous allez finir par vous ‘embourber’ pour ne plus vous en sortir. Faites vos leçons, Dominic » (L’Acadie nouvelle, 2002).

UA LISSE n. f.

Pièce de bois longue et étroite, souvent utilisée pour les clôtures. Clôture de lisses. « Y en a qui contont qu'i' reste des heures, le souère, assis su sa bouchure de lisses, à jongler. Tout seul avec sa chèvre » (A. Maillet, 1971).

UA LUTRIN n.m.

Pupitre de musicien. « Près du clavecin, un lutrin de chœur en acajou sculpté, soutenait des cahiers de musique sacrée » (H. Carbonneau, 1974).

M

UA MAGASINAGE n. m.

Courses. « un élève [...] l'a vue en train de faire du magasinage en plein mardi matin » (Y. Cormier, 1993).

UA MAGASINER v. intr.

Aller faire des courses. « Peu importent les raisons qui motivent les uns à s'opposer vigoureusement contre l'ouverture des magasins, et les autres à le souhaiter, magasiner le dimanche ne va ni changer le mode de vie, ni les valeurs familiales de la majorité des gens » (L’Acadie nouvelle, 2004).

UA MARABOUT, MARABOUSE adj.

Irritable, de mauvaise humeur. « Le mot marabout, pour les personnes qui ne seraient pas familières avec les colloquialismes du Madawaska, ça veut dire ‘de mauvaise humeur’ » (L’ Acadie nouvelle, 2005).

UA MARIONNETTES n. f. plur.

Aurores boréales. Apercevoir des marionnettes dans le ciel durant plusieurs heures. « Chaque soir, il scrutait le firmament pour voir si les étoiles étaient brillantes ou pâles, si la lune avait perdu son halo ou si les marionnettes dansaient » (C. Le Bouthillier, 1994).

UA de MÊME loc. adv.

De cette façon. « ça s'est tout le temps fait de même » (A. Maillet, 1977).

UA MITAN n. m. et loc. adv. REM. Parfois relevé sous mitant.

1. N. m. Point situé à mi-distance entre deux extrémités. Syn. MILIEU, CENTRE. Un vase de fleurs au mitan de la table. Le mitan de la salle se trouve ni trop à droite ni trop à gauche. 2. Loc. adv. – Au mitan. Au mitan de l’hiver. Au mitan de la nuit. Se placer juste au mitan. « Au mitant du mois de mai, la Mariecomo a commencé à empirer de jour en jour » (R. Brun, 1974). – En plein mitan. « Pépère et Mémère restaient en plein mitan des champs de papillons » (Y. Cormier, 1993). – Au beau mitan. « Il se lance et timbe au beau mitan des choux » (A. Maillet, 1996).

UA MOCAUQUE n. m. REM. On écrit aussi mocôque, môcôque.

FAM. Terrain bas et humide entouré de forêt. Syn. SAVANE. « Katchou et Radi avaient pris le chemin du mocauque, ces espèces de landes tout en broussailles qui jouxtent la fôret » (A. Maillet, 1996).

UA MOUILLER v. intr.

Pleuvoir. « Dans la soirée [...] y mouillait à boire deboute » (R. Brun, 1974).

UA MOUVÉE n. f.

Une population de poissons ou de mammifères marins se déplaçant en rang serré. Syn. BANC DE POISSONS. Les mouvées de poissons. Une mouvée de phoques. « La mouvée printanière du hareng n’a pas encore migré jusqu’à la côte Est de la province » (L’Acadie nouvelle, 2004).

N

UA NOUCLE n. m. REM. On écrit aussi nouque, nouc.

FAM. 1. Nœud. Diverses sortes de noucles. Noucle de cravate. « Défaisant le nouc de son mouchoué carroté rouge, elle le louta et une longue tégnasse noire lui descendit sur les épaules » (R. Brun, 1974). 2. Nœud retrouvé dans un tronc d’arbre. Une planche pleine de noucles. Un clou planté dans un noucle. « Faudrait vous souvenir itou de la saison des métives avec ses pommiers tant chargés que les nouques des branches en craquiont » (A. Maillet, 1979).

UA NOUCLER v. tr.

Nouer. Noucler ses lacets de chaussures.

O

UA s'OBSTINER v. pron.

Contredire avec acharnement. « Bélonie-le-Vieux avait toujours eu le dernier mot, inutile de s'obstiner » (A. Maillet, 1979).

P

UA PARLER EN GRANDEUR ou À LA GRANDEUR v. intr.

S’exprimer en faisant usage de mots, d’expressions recherchés correspondant à un statut social élevé. Syn. PARLER DE FAÇON PINCÉE. « Je sons pas instruits, nous autres, et je parlons pas en grandeur : ça fait que je savons point coument dire ça » (A. Maillet, 1971). « Ils seraient insultés s'ils apprenaient qu'en prononçant leurs paroles, tu les fais parler à la grandeur. Ils croiraient qu'on leur enlève toute leur virilité » (S. Rainville, 1995).

UA PEINTURER v. tr.

Peindre. « J'aime peinturer des toiles abstraites... mais de là à prétendre que c'est un talent caché » (L’Acadie nouvelle, 2008).

UA PIASTRE n. f.

Dollar. « Charlie ouvrit la criée : – Une piastre! – Une piastre et demie! – Trois piastres! – Cinq piastres! – Huit dollars! » (A. Maillet, 1977).

UA PIGOUILLER v.

FAM. 1. V. tr. Piquer, aiguillonner, harceler. Pigouiller la braise. L’enfant s’amuse à pigouiller son petit chat avec un bâton. – PAR EXT. Agacer, quémander. « Radi commençait à pigouiller sa mère aux alentours de Pâques : quand c’est qu’on pourra mettre nos bas courts? » (A. Maillet, 1979). 2. V. intr. Pigouiller dans l’eau, dans le feu pour attiser la flamme. Pigouiller dans son assiette au lieu de manger.

UA PLACE n. f.

Lieu, endroit, localité. « Après tout, se disait Hyacinthe, si le destin m'avait permis d'être à la bonne place au bon moment, c'est moi qui serais le pontife » (C. Le Bouthillier, 1977). – À la place de. Au lieu de. « À la place d'aller chez Christiane ou chez Ginette » (J. Babineau, 1998). – Place à aller. Lieu privilégié où se rendre, se rencontrer. « Il semble que ceci est la place à aller les vendredis soirs pour voir des belles filles et des beaux garçons » (J. Babineau, 1998). – Place à rester. Lieu où habiter, où loger. « Quand je suis arrivée à Victoria, en 1982, je n'avais pas de place à rester. Je me cherchais un appartement » (L’Acadie nouvelle, 2007).

UA PLAINE n. f.

Érable blanc. « L'équipage était déjà en train d'armer les mousquets, à l'abri derrière les bouleaux, les plaines et les cerisiers sauvages » (C. Le Bouthillier, 1994).

UA PLAISE n. f.

Plie. « La plaise crue que j'ai mangée » (J. Babineau, 1998).

UA PLAQUEBIÈRE n. f.

Petite baie. « Où trouver un tapis de lande plus doux, des fruits plus sucrés que les grisettes et les plaquebières? » (L. Haché, 1979).

UA PLATS n. m. plur.

Tout accessoire servant aux repas, y compris les plats, mais également les ustensiles, les tasses, les verres, les assiettes, etc. Syn. VAISSELLE.Laver les plats, faire les plats.

UA PLUME n. f.

Instrument servant à écrire à l’encre. Syn. STYLO. Écrire à la plume ou au crayon. Écrire à la plume ne permet pas d’effacer ses erreurs.

UA PLUMER v. tr. dir.

Éplucher, peler. Plumer les patates sans enlever trop de pelure. Verser des larmes en plumant un oignon. « Tiens, prends en un autre, ça va te bailler de la force à plumer lés patates » (R. Brun, 1974). – PAR ANAL. Enlever l’écorce des arbres. « J'y ai plumé du bois pendant trois semaines avec un couteau à deux manches » (L’Acadie nouvelle, 2007).

UA POÊLE n. m.

Cuisinière. « L'enquête a permis de déterminer qu'une casserole avait été oubliée sur un rond de poêle allumé » (L’Acadie nouvelle, 2000).

UA POMME DE PRÉE loc. n. REM. Voir PRÉE.

Canneberge. Syn. (UQ) ATOCA. « La lande donnait, en saison, quantité de bleuets et de pommes de prée » (H. Carbonneau, 1974).

UA PORTRAIT n. m.

Photo. « apparence que chaque portrait montrait un petit boute de caneçons en bas du capot » (A. Maillet, 1971).

UA POULAMON n. m.

Petite morue d’eau douce. « Il était présent partout, le Bélonie : […] aux côtés des Girouard qui pêchaient sous la glace les éperlans et les poulamons » (A. Maillet, 1979).

UA POUTINE ou POUTINE RÂPÉE n. f.

Mets en forme de boules, à base de pommes de terre râpées avec des morceaux de viande de porc au centre, et cuites à l’eau bouillante durant plusieurs heures. « Les poutines bostent comme des grenades envoyant leur râpure, leux morceaux de porc et de lard partout » (J. Babineau, 1993).

UA POUTINE À TROU n. f.

Dessert confectionné avec des raisins et des morceaux de pommes enveloppés dans une pâte à tarte façonnée en boule avec un trou sur le dessus. « Un goûter typiquement acadien – soupe du devant de porte, râpure, poutine à trou – avait été prévu au restaurant Le Clapet » (F. Daigle, 2002).

UA PRÉE n. f.

Terrain humide et parfois inondé sur le bord de la mer, d’un cours d’eau. Syn. PRÉ-SALÉ, NOUE. Du foin de prée. Mettre les bêtes dans la prée. « Plus bas, la prée, pleine de foin odorant, renfermait un carré de pommes de terre » (H. Carbonneau, 1974). – Pomme de prée. Petit fruit rouge comestible qui pousse dans les lieux humides. Syn. CANNEBERGE. « La lande donnait, en saison, quantité de bleuets et de pommes de prée » (H. Carbonneau, 1974). – (AVEC UNE MAJUSC.) Grand Prée. Nom d’une communauté acadienne établie au 17e siècle et connue pour ses grandes étendues de marais salants. « Car tu comprends Beausoleil, ils nous l’avont pris, notre Grand Prée, avec ses pommiers en fleurs, et sa morue fraîche, et ses fraises des bois » (A. Maillet, 1979).

UA PRÉLART n. m.

Linoléum. « Sa toute nouvelle exposition [...] réunit des petits tableaux sur linoléum (prélart de cuisine) » (L’Acadie nouvelle, 2004).

UA PRUSSE n. m. REM. On écrit aussi pruce.

Épicea. Syn. (UQ) ÉPINETTE. Savoir faire la différence entre un prusse et un sapin en examinant la disposition des aiguilles. « Les prusses n’osent même plus pousser leurs branches vers le Nord. Toutes les branches sont du même côté de l’arbre » (L’Acadie nouvelle, 2007).

Q

UA de QUOI loc. pronom.

Quelque chose. « si vous pensez que la raison sert à de quoi en ces moments-là! » (A. Maillet, 1979).

R

UA RÂPURE n. f.

Mets cuit au four à base de pommes de terre râpées et de morceaux de viande ou de palourdes.Pâté à la râpure. « elle venait de mettre un pâté à la râpure au four » (F. Daigle, 2002).

UA se REGRICHER v. pron.

1. Manifester sa colère avec force et de façon soudaine. Syn. SE HÉRISSER. Se regricher à la moindre occasion, sans raison. 2. P. p. adj. En désordre, souvent en parlant des cheveux. Être tout regriché. Avoir les cheveux regrichés.

UA ROCHE n. f.

Pierre. « Mon frère, en voyant notre ennemi nous filer entre les doigts, étira son lance-pierres de toutes ses forces et lança sa première roche » (Y. Cormier, 1993).

S

UA SACOCHE n. f.

Sac à main. « Ils ont volé une sacoche qui contenait de l'argent comptant et des cartes de crédit » (L’Acadie nouvelle, 2006).

UA SAVONNURE n. f.

Mousse de savon. Un savon qui fait beaucoup de savonnure. Faire trop de savonnure. Un bain rempli de savonnure. « Puis c’était pas de la neige. Même pas de la savonnure » (Y. Cormier, 1993).

UA SÉCHEUSE n. f.

Machine à sécher le linge. « On ne peut pas mettre les vêtements sur la corde, il faut les faire sécher dans la sécheuse et payer un prix fou pour l'électricité » (L’Acadie nouvelle, 2003).

UA SEREIN n. m.

Rosée du soir. « Le vent s'est bougrement rafraîchi, que nota Pélagie, soudain, abriez-vous avant la timbée du serein » (A. Maillet, 1979).

UA SOLEIL DE MER n. m.

Méduse. « La saison où la mer crache ses ordures : du goémon, de l'herbe à outardes, des gros soleils de mer en gélatine écœurante et molle » (A. Maillet, 1996).

UA SOULIER n. m.

Chaussure. « Tu sais, ah oui, moi, j'ai passé 28 ans à Waltham, à travailler dans les factories à souliers » (J. Babineau, 1993).

T

UA TAILLE n. f.

FAM. Aliment coupé en morceau mince, notamment le pain ou la pomme de terre. Syn. TRANCHE. Taille de pain, de patates. Se couper des tailles de pain. Faire cuire des tailles de patates au four. « J'avons fait une fournée de pain au sarrasin… Eche vas t'en tailler quelques tailles » (R. Brun, 1974).

UA se TAISER v. pron.

FAM. Se taire. Il vaut mieux se taiser que de dire des bêtises. « Taise-toi, Jeannot, on parle point sus c’te ton au plus vieux vieillard du pays » (A. Maillet, 1979).

UA TANNER v. intr.

Ennuyer, lasser. Tanner qqn. – PRONOM. « mon frère et moi commencions à se tanner d'être assis dans le char, à rien faire » (Y. Cormier, 1993).

UA TAWEILLE n. f. REM. 1. On écrit aussi taweye, taoueille.

1. Nom de la femme amérindienne. Syn. AMÉRINDIENNE. « Enfant, mon ignorance face aux autochtones était grande. Ce peuple était bien mystérieux. Je me souviens vaguement d’une taweye qui passait vendre des paniers » (L’Acadie nouvelle, 2006). 2. PÉJ. Une pauvre femme, sale et mal habillée. S’habiller comme une taweille. Une grosse taweille. « la taoueille qui venait quêter du sucre sur le perron de porte » (Y. Cormier, 1993).

UA TÉLÉVISION n. f.

Téléviseur. « Quand quatre heures arrivait, elle s'en allait se carrer devant la télévision pour regarder une émission d'exercices yoga en anglais » (Y. Cormier, 1993).

UA TET n. m. REM. Les formes composées sont parfois relevées avec des traits d’union : tet-à-cochons, tet-à-poules.

Bâtiment ou pièce attenante à la grange pour abriter les poules, les cochons et les brebis.Tet à cochons. Porcherie. « une shed à bois, pis ensuite un tet à cochons et une p'tite étable où que la vache à Bonnevie restait » (R. Brun, 1974). – Tet à poules. Poulailler. « Je me charge des cloches, en plusse de la cour, du jardin et du tet-à-poules du presbytère » (A. Maillet, 1996). – FIG. Lieu très sale, en grand désordre. Un vrai tet à cochons!

UA TIENDRE v.

I. V. tr. Garder dans ses mains. Syn. TENIR. Tiendre des pinces, un marteau. – PRONOM. Se tiendre par la main. – Tiendre compte. Prendre en considération. « avec cette carte icitte, on pourra tiendre compte de son déplacement » (J. Babineau, 1998).

II V. pron. Occuper (un espace). « Ça fait que les descendants de Prebble avont besoin de se tiendre loin du Cap-de-Sable pour encore longtemps » (A. Maillet, 1979).

UA TINTAMARRE n. m.

1. Manifestation festive dont l’objectif principal est de faire beaucoup de bruit. « Contrairement à la tradition des dernières années, le tintamarre ne partira pas de Moncton pour se diriger vers Dieppe, cette année. Non! Les deux cités sœurs auront chacune leur propre tintamarre et même leur propre spectacle » (L’Acadie nouvelle, 2003). – N. (AVEC UNE MAJUSC.) Le Tintamarre acadien de Caraquet. 2. Marais près de Sackville au Nouveau-Brunswick, dont le nom rappelle le passage des milliers de canards et d’oies en migration. « C'est le train du marais Tintamarre rendu fameux par la toile de Colville » (J. Babineau, 1993).

UA TIRER v. tr. dir.

1. Lancer. (Voir aussi GARROCHER). « Mon fils s’amuse à tirer des branches dans l’eau » (J. Babineau, 1993). Tirer la balle, tirer des roches. « J'ai bien vu le tir et j'ai réussi à tirer la balle avec force » (L’Acadie nouvelle, 2004). « elle lui a dit de cesser de tirer des roches sur des camions qui passaient » (L’Acadie nouvelle, 2005). 2. Traire, notamment en parlant de vaches. Tirer les vaches. « Pis sa chaise, c’était le p’tit banc que lés Bonnevie tirions la vache avec » (R. Brun, 1974).

UA TRAPPE n. f.

Piège à homards. (Voir aussi ATTRAPE). « Depuis le début de la saison, environ 2000 câbles de trappes de homard ont été coupés dans la baie de Miramichi » (L’Acadie nouvelle, 2007).

UA TRICOLER v. intr.

Tituber, chanceler, vaciller. Tricoler après avoir trop bu. S’en aller en tricolant. Faire semblant de tricoler. « Elle sort du hangar à Thaddée en tricolant comme un soûlard » (A. Maillet, 1996).

V

UA VADROUILLE n. f.

Outil pour le ménage. « Le dégât a simplement été nettoyé à la vadrouille, a confirmé un responsable de l'entretien au conseil scolaire » (L’Acadie nouvelle, 2002).

UA C'est de VALEUR loc. adj.

C’est dommage. « C'est quand même de valeur qu'on ne va pas se voir cet été » (J. Babineau, 1998).

UA VARNE n. f. REM. 1. On écrit aussi vargne (Syn. vergne). 2. La forme verne est principalement relevée à l’écrit.

Aulne. Monter une tente indienne ou un abri provisoire en se servant des branches souples de varnes. « On y apercevait au fond un mince filet d'argent fuyant comme une couleuvre sous le vert feuillage des sorbiers et des vernes » (H. Carbonneau, 1974).

UA VIOLON n.

1. N. m. Mélèze. Le violon est un bois imputrescible, très prisé pour la construction extérieure 2. N. f. Pousse de fougère comestible à l’arrivée du printemps. Tête de violon. (SURTOUT AU PLUR.). Syn. CROSSE DE FOUGÈRE. « Josette s’occupa de la soupe aux têtes de violons et à l’ail des bois » (C. Le Bouthillier, 1994).

UA VIRER DE BORD v.

Tourner, retourner. Virer de bord pour prendre la direction opposée. – FIG. Changer, se transformer. « Nous vivons présentement une période creuse, mais ça peut virer de bord aussi rapidement » (L’Acadie nouvelle, 2006). – PRONOM. Se virer de bord pour regarder en arrière. « Ça fait que le monde s’est viré de bord encore une fois pour voir qu’est-ce qu’était le chanceux cette fois-ci » (Y. Cormier, 1993). – Virer son capot de bord. Changer d’idée, changer d’allégeance politique. « Un jour viendra, Marie-Zoé, où l’école pourrait virer son capot de bord, connaître sa dernière chance, abandonner le français » (A. Maillet, 1996).

Z

UA ZIRE I. FAIRE ZIRE v.

1. V. intr. Inspirer le dégoût. Il est tellement sale qu’il fait zire. Sa laideur fait zire. – COMME LITOTE. Être attirant. Il fait pas zire celui-là! « La peau lisse itou, et les ongles pointus. J'étais... ouais... ah! je faisais pas zire » (A. Maillet, 1971). « – Une Française? [...] – A fait pas zire, en tout cas » (F. Daigle, 1998). 2. V. tr. indir. Inspirer le dégoût à qqn. Les huîtres crues, ça me fait zire. « Un enfant de huit ans a point eu le temps encore de faire le dégoûté; la vie a point eu le temps d'y faire zire » (A. Maillet, 1979).

II. AVOIR ZIRE v. tr. indir.

Être dégouté par qqn ou qqch. Il a zire des crapauds et des serpents. J’ai zire de cette personne. Elle avait zire de ce meuble tout crasseux. « a voulait pas retourner à la cayutte à la Butte-à-Patates, parce qu'a l’avait zire de son monde » (R. Brun, 1974).

Dictionnaires et lexiques

CENTRE D’ÉTUDES ACADIENNES. Lexique acadien (fichier), Université de Moncton, 1978-1980.

CORMIER, Yves. Dictionnaire du français acadien, Montréal, Éditions Fides, 1999, 440 p.

DULONG, Gaston. Dictionnaire des canadianismes, Éditions Larousse Canada, 1989, 461 p.

MASSIGNON, Geneviève. Les parlers français d’Acadie, Tomes 1 et 2, Paris, Librairie C. Klincksieck, 1962.

PÉRONNET, Louise. Le parler acadien du Sud-Est du Nouveau-Brunswick : éléments grammaticaux et lexicaux, New York, Peter Lang, 1989, 267 p.

POIRIER, Pascal. Le glossaire acadien, Édition critique par Pierre M. Gérin, Moncton, Éditions d’Acadie, 1993, 440 p. [1re éd., 1953]

Presse écrite

L’ACADIE NOUVELLE, Quotidien, Acadie Presse, Caraquet, NB. Archives informatisées à partir du 1er juillet 1999.

Œuvres littéraires

BABINEAU, Jean. Bloupe, Moncton, Éditions Perce-Neige, 1993, 198 p. (J. Babineau, 1993)

BABINEAU, Jean. Gîte, Moncton, Éditions Perce-Neige, 1998, 124 p. (J. Babineau, 1998)

BRUN, Régis. La Mariecomo, Montréal, Éditions du Jour, 1974, 129 p. (R. Brun, 1974)

CARBONNEAU, Hector. Gabriel et Geneviève, Moncton, Éditions d'Acadie, 1974, 242 p. (H. Carbonneau, 1974)

CORMIER, Yves. Grandir à Moncton, Moncton, Éditions d'Acadie, 1993, 214 p. (Y. Cormier, 1993)

DAIGLE, France. La beauté de l'affaire, Moncton, Éditions d’Acadie, 1991, 54 p. (F. Daigle, 1991)

DAIGLE, France. Pas pire, Montréal, Éditions Boréal, 2002, 202 p. [1re éd., 1998] (F. Daigle, 2002)

GALLANT, Melvin. Le chant des grenouilles, Moncton, Éditions d'Acadie, 1982, 157 p. (M. Gallant, 1982)

GÉRIN, Pierre et Pierre-Marie Gérin. Marichette : lettres acadiennes, 1895-1898, Édition commentée, Sherbrooke, Éditions Naaman, 1982, 302 p. (P. Gérin et P.-M. Gérin, 1982)

HACHÉ, Louis. Adieu, p'tit Chipagan, Moncton, Éditions d'Acadie, 1979, 115 p. [1re éd., 1978] (L. Haché, 1979)

LE BOUTHILLIER, Claude. L'Acadien reprend son pays, Moncton, Éditions d'Acadie, 1977, 126 p. (C. Le Bouthillier, 1977)

LE BOUTHILLIER, Claude. Le feu du mauvais temps, Montréal, Éditions Québec / Amérique, 1994, 357 p. [1re éd., 1989] (C. Le Bouthillier, 1994)

LEBLANC, Gérald. Moncton mantra, Moncton, Éditions Perce-Neige, 1997, 144 p. (G. LeBlanc, 1997)

MAILLET, Antonine. La Sagouine, Montréal, Éditions Fides, 1992, 174 p. [1re éd., 1971] (A. Maillet, 1992)

MAILLET, Antonine. Pointe-aux-coques, Montréal, Éditions Leméac, 1977, 227 p. [1re éd., 1958] (A. Maillet, 1977)

MAILLET, Antonine. Pélagie-la-Charrette, Montréal, Éditions Leméac, 1979, 351 p. (A. Maillet, 1979)

MAILLET, Antonine. Le Chemin Saint- Jacques, Montréal, Éditions Leméac, 1996, 370 p. (A. Maillet, 1996)

LEBLANC-RAINVILLE, Simone. Madeleine, ou, La rivière au printemps, Moncton, Éditions d'Acadie, 1995, 196 p. (S. LeBlanc-Rainville, 1995)

Autres sources bibliographiques

DUPONT, Jean-Claude. Histoire populaire de l'Acadie, Montréal, Éditions Leméac, 1979, 440 p. (J.-C. Dupont, 1979)

LEBLANC, Emery. La vie à Sainte-Marie, s. éd. (Sackville, Tribune Press Ltd), 1984, 229 p. (E. Leblanc, 1984)

MAILLET, Antonine. Gapi, Montréal, Leméac, 1976, 108 p. (A. Maillet, 1976)

ROBICHAUD, Donat. Le grand Chipagan : histoire de Shippagan, Beresford, s. éd. (Saint-Justin, Imprimerie Gagné), 1976, 454 p. (D. Robichaud, 1976)

SNOW, Claude. Le parlement du monde ordinaire, s. éd. (Caraquet, Imprimerie du Nord), 1977, 88 p. (C. Snow, 1977)

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